La gastronomie pays contre le coronavirus #2 : le chef Christian Virassamy-Macé du Choka Bleu à La Saline-les-Bains
Le chef Christian Virassamy-Macé, le roi du Choka Bleu à La Saline-les-Bains et chantre de la créolonomie, n’échappe pas au confinement. On prendra beaucoup de plaisir à se retrouver dès que la situation se rétablira à “the place to be” un de ces jeudis soirs. Aujourd’hui, au Choka Bleu, ce sont 22 contrats CDI en chômage partiel avec autant d’extras sur le carreau… mais le chef veut rester optimiste.
Quel a été le menu d’hier soir ?
Je me suis préparé un minestrone pei : mourongue, poitrine de porc, gingembre, curcuma, piment, coriandre!!! Mmmmm ! Et un excellent anti-viral !
Quelle activité le confinement vous permet-il de faire ?
Du sport chez moi, de la lecture. Je lis beaucoup de livres de recettes et je pense à de nouveaux plats pour la carte du restaurant.
Quel sera le plat que vous aurez envie de cuisiner dès votre retour aux fourneaux ?
Un plat où il y aura de la volaille, du mourongue, du maïs…
Un message à passer aux Réunionnais durant cette crise?
Regardons le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide! Profitons de ce moment pour se retrouver .Une grosse pensée aux personnes contaminées et en détresse. Une prière pour ceux qui souffrent !Respectons les consignes et merci infiniment aux personnels de santé.
La gastronomie pays contre le coronavirus : la cheffe Larissa !
En raison de la crise sanitaire actuelle, les restaurants de La Réunion et d’ailleurs ont dû baisser le rideau et les chefs et cuisiniers, déposer leur tablier. Comme dans bon nombre secteurs d’activités, la situation est très compliquée et la restauration risque de payer cher ce lourd revers. Nous n’oublions pas ces lieux, ces personnes qui nous donnent du plaisir lors d’un déjeuner, d’un dîner ou pour célébrer un événement.
Il faudra continuer à les soutenir dès que la situation s’améliorera ; leurs activités dépendent de votre fréquentation, soyons solidaires de la gastronomie locale…
Nous vous donnerons régulièrement des nouvelles de celles et de ceux que vous voyez peu et qui pourtant nous régalent. Nous leur demanderons comment ils traversent cette situation jamais vécue.
Pour commencer cette série, nous avons recueilli les propos de Larissa RAJAONARIVELO, 28 ans, qui vient de créer son service de cheffe à domicile. La première gagnante de l’émission Tous En Cuisine d’Antenne Réunion nous raconte comment elle vit cette situation inédite.
Comment vivez-vous la situation ?
C’est une situation très difficile pour tout chef d’entreprise ; étant jeune entrepreneur, mon activité a à peine démarré et cette situation n’arrange pas les choses. Toutefois mes proches et moi-même, nous sommes en très bonne santé donc c’est la chose la plus importante. J’essaye de planifier mon année et faire les choses dont j’ai toujours voulu faire et que je ne me suis pas donné le temps, telles que reprendre la danse, le sport (à domicile) peut-être la couture et un peu de peinture.
Quel a été le menu d’hier soir ?
Hier soir, j’ai cuisiné l’un de mes plats préférés un cari patte cochon. Je pense que je ne l’ai jamais fait avec autant d’amour qu’hier soir. Je vous avoue qu’après avoir mangé la patte cochon, le sommeil et la digestion n’étant pas au rendez-vous, j’avais l’impression d’avoir avalé un cochon entier, mais qu’est-ce que c’était bon !
C’est vous qui cuisinez à la maison ?
Alors très souvent, c’est moi qui cuisine à la maison mais j’ai la chance d’avoir un compagnon qui est un très bon cuisinier aussi, donc je me laisse aussi servir de temps en temps et ça fait du bien.
Quelle activité le confinement vous permet-il de faire ?
Pendant ce confinement, j’aimerais apprendre à faire de la peinture mais malheureusement je n’ai pas le matériel pour, donc pour le moment, je regarde des vidéos pour apprendre les bases. Je trouve que c’est quelque chose qui se rapproche de notre métier car le métier d’un cuisinier est aussi un métier artistique.
Quel sera le plat que vous aurez envie de cuisiner dès votre retour aux fourneaux ?
Je n’ai pas de plat particulier, la seule chose qui me manque c’est de pouvoir partager un moment en cuisine avec mes proches, mes amis, ma famille et aussi mes clients.
Un message à passer aux Réunionnais durant cette crise ?
Le seul message que je souhaiterais partager aux Réunionnais c’est tout simplement de prendre soin d’eux car rien n’est plus important que la santé, tout le reste viendra après…
La Fontaine Aromatique, l’huile de La Réunion !
Le chemin Surprise de Saint-Leu aux virages serrés vous mènera dans un havre de paix sympathique et charmant tenu par Johan Morel. Ce jeune homme, passionné de nature, est revenu sur les terres de ses origines pour relancer une activité jadis florissante tombée quelque peu dans l’oubli. Johan s’est lancé, il y a quelque six mois, dans la production artisanale d’huiles essentielles 100 % locales. Pour cela, il a retapé de ses mains avec l’aide d’un ami ferblantier et d’un tailleur de pierre, un alambic “lontan” où le temps a fait son oeuvre sur un cuivre devenu vert de gris. Niaouli, citronelle, géranium, camphre, tea tree, eucalyptus sont quelques-unes des plantes qu’il cultive alentour ou qu’il va lui même récolté dans les jardins de particuliers afin de les préparer à la distillation.
Chaque vendredi matin, c’est le rituel de la “cuite” à La Fontaine Aromatique, un moment qu’il aime partager car il accueille les touristes et les visiteurs curieux de cette pratique ancestrale et adeptes d’huiles essentielles. Il chauffe son alambic au feu de bois et laisse ensuite la distillation s’effectuer ; à titre informatif, quelque 200 kilos de feuilles de niaouli donneront, après 3 heures de chauffe, à peine 40 cl d’huile essentielle et une cinquantaine de litres d’hydrolats.
Durant tous ces échanges avec les visiteurs, Johan partage tous les bienfaits de ses huiles essentielles et se fait un point d’honneur de ne proposer que des huiles essentielles locales et qu’il a distillées lui-même. Le néo-distillateur fourmille d’idées pour développer son activité en créant des distillations originales comme lors des pleines lunes, et serait ravi de collaborer avec des chefs cuisiniers et des métiers de bouche qui sublimeraient ses produits issus du terroir réunionnais. L’une de ses dernières créations : l’huile essentielle de 4-épices…
Pour plus d’informations : https://www.lafontainearomatique.re/ et au 06 92 07 50 45
Glenn Viel, le nouveau et plus jeune chef 3-étoiles au Guide Michelin France à La Réunion !
Son nom ne vous dit presque rien ! Il faudra pourtant compter sur le discret et solide chef Glenn Viel pour les prochaines décennies dans la cuisine française. Il vient d’obtenir sa troisième étoile Michelin qu’il a réhabilitée dans cette institution de Provence, L’Oustau de Baumanière du tutélaire Monsieur Jean-André Charial qui voulait retrouver le triptyque stellaire avant la fin de son service. C’est donc chose faite grâce à cet hyperactif chef âgé de 40 ans, le plus jeune des 29 chefs que comptent les 3-étoiles Michelin France. Dans quelques jours, le restaurant rouvrira ses portes pour ses premiers services 3-étoiles ! Vous le verrez aussi la semaine prochaine dans Top Chef et bientôt dans 7 à 8 !
Son voyage à La Réunion pour revoir sa belle-famille était fixé de longue date, programmé durant les deux mois de pause de l’année du restaurant provençal. Trois jours seulement après la cérémonie des étoiles Michelin 2020. “J’ai appris l’obtention de ma troisième étoile dans le public comme tout le monde. Je suis monté sur scène, c’était énorme. Cela ne fait pas cinq ans, date à laquelle je suis arrivé chez Monsieur Charial, que je travaille pour ça mais depuis 20 ans, depuis mes débuts !” glisse-t-il avec émotion.
En effet, ce Breton d’origine, né à Versailles, qui a suivi son père gendarme dans ses mutations professionnelles, et notamment à La Réunion, a déjà de belles expériences derrière lui aux côtés de chefs comme Yannick Alléno ou Nicolas Sales où il échafaudera les étoiles une à une en travaillant également à Marseille, en Corse mais aussi à Bora Bora ou encore en Russie. Le chef Glenn Viel n’est pas du genre à reproduire ailleurs ce qui a fait le succès d’une adresse. “En changeant d’établissement, je reprends tout à zéro. J’apprivoise le terroir local. Il n’y a quasiment aucun plat que je fais depuis mon passage dans les étoilés, ah si, peut-être le “tourteau bœuf”. Fait nouveau, il conçoit un plat en y mettant de la psychologie comme ingrédient : “faire travailler les sens dans le bon sens pour que les goûts ne soient pas dilués dans des dressages sophistiqués et incohérents, aller à l’essentiel, épurer. Chaque élément dans l’assiette doit avoir un sens”. Tout comme la température de service des plats ; chez lui, tout est servi à 47 °C pour ne pas que la chaleur l’emporte sur le goût du plat. S’il garde la tête froide de ce nouveau statut trois-étoiles, Glenn Viel est en constante ébullition, des idées d’innovation fusent de partout, en restant juste, à l’instar de ses “cailloux d’assaisonnement” qu’il a créés à base de céleris, langoustines, champignons déshydratés. Le chef-artisan en a encore sous le pied pour décrocher sa quatrième étoile, celle qui n’existe que pour lui et pour ses clients.
Glenn Viel offre une démarche globale dans sa cuisine. Il a mis en place toute une chaîne d’artisans locaux autour de lui : du meunier pour ses accords mets-pains, à la poterie pour ses assiettes en passant par un souffleur de verres pour sa verrerie, un potager pour les légumes sans oublier des poules et des cochons pour les restes.
“Je n’étais plus revenu à La Réunion depuis 8 ans. Cela fait 5 ans que je n’avais pas pris de vacances.” La Réunion, c’est pour lui des souvenirs quand son papa était en poste sur l’île et celui de la rencontre de son épouse. Celui qui trouve qu’on mange de manière générale mieux sur l’île qu’en métropole, apprécie d’acheter des barquettes de cuisine traditionnelle réunionnaise ici et là. Côté tables gastronomiques, il a trouvé une réelle montée en gamme depuis son dernier voyage. Le chef Glenn Viel a testé le Makassar du Palm Hôtel à Grande-Anse et Le Blue Margouillat à Saint-Leu, et pense que ces adresses pourraient figurer dans le guide rouge. Son péché mignon sur l’île ? Glenn Viel voue un amour inconditionnel à l’ananas Victoria et aimerait tant en trouver de cette fraîcheur dans les Baux-de-Provence. Qui sait ? C’est peut-être pour bientôt…
Mon voyage à Rodrigues !
Si vous n’aimez pas le calme, la vie au ralenti, vous déconnecter, le zourite, les nuances de bleu…alors n’allez pas à Rodrigues !
J’ai eu la chance il y a peu de passer une semaine à Rodrigues, à 2 heures d’avion de La Réunion en vol direct le samedi avec Air Austral, d’autres vols quotidiens sont possibles via Maurice avec Air Mauritius. Rodrigues fait partie de la République de Maurice.
On a souvent tendance à dire que La Réunion ressemblait à Rodrigues il y a quelque cinquante ans. C’est un peu réducteur tant pour l’une que pour l’autre île, chacun son chemin, son rythme, ses moyens…
Pour être allé à Rodirgues il y a 20 ans, de nombreux changements se sont opérés, notamment l’état des routes qui est devenu quasi impeccable aujourd’hui. Par contre la Nature, elle, n’a pas changé et c’est tant mieux car cette île de 40 000 habitants de 108 km2, perdue au milieu de l’océan Indien, n’est pas polluée par l’industrie ni par la société de consommation même si les tentations sont nombreuses de vouloir toujours imiter les autres.
Si vous êtes pressés, vous pouvez en une journée faire le tour et l’intérieur de l’île, mais ne soyez ni gourmands ni impatients, gardez en sous le coude pour nourrir d’autres sorties de votre séjour…
J’ai séjourné au Gombrani Lodge à Eau Vannée, non loin de Mont Lubin, sur les hauteurs de l’île. L’établissement de quatre chambres offre une vue magnifique sur l’île Gombrani et l’île aux Chats, du bleu nuancé à perte de vue. Les hôtes, Franceau et Christelle, sont d’une extrême gentillesse, prêts à vous rendre service. Ce couple de Rodriguais vous accueille avec respect et simplicité dans leur écrin végétalisé avec piscine et bungalows indépendants tout confort avec wifi dans les espaces communs. L’endroit est d’un calme absolu, toutefois perturbé par quelques chants de coqs et des beuglements de vaches qui vivent alentour en liberté surveillée… c’est dire le calvaire !
Je ne vais pas vous faire le guide touristique mais se rendre à l’île Cocos et découvrir autant d’oiseaux préservés est magnifique ; les plages sont superbes du côté de Saint-François et Graviers, et Port-Mathurin, la capitale, possède ce charme d’antan aux boutiques surannées et aux rues quadrillées… La boutique de souvenirs de Monsieur Le Clézio vaut la visite, ce dernier est le cousin du prix nobel de littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio et auteur de “Voyages à Rodrigues” et du “Chercheur d’Or” dans lesquels l’écrivain raconte la vie de son grand-père venu à Rodrigues pour chercher le trésor de La Buse, à lire avant et pendant votre séjour.
Durant cette semaine, j’ai pu réaliser quelques rencontres gourmandes. J’ai apprécié au gré des chemins du zourite et des poissons qui séchaient comme du linge au soleil. Le zourite qu’on appelle d’ailleurs “ourite” à Rodrigues est décliné à toutes les sauces : en salades, en carpaccio, en carrys, en condiments comme chez Madame. On y trouve aussi sur le bord de la route des chapelets de saucisses chinoises en plein air que les amateurs de sucré-salé apprécieront, façon sarcives !
Franceau du Gombrani Lodge aime cuisiner des produits de qualité de Rodrigues et ça se vérifie dans l’assiette ! Il propose des interprétations traditionnelles de la cuisine rodriguaise avec les fameux grains de l’île, du poulet la cour, du perroquet, du zourite aux lalos, et des excellentes côtes de porc rodriguais à la chinoise… Une belle et délicieuse adresse mais il faut y séjourner pour en profiter mais comme évoqué plus haut, l’endroit est très sympa.
Une autre belle découverte fut celle de Valérie’s du Havre Gourmand (en montant vers Mont Lubin depuis Port-Mathurin). Valérie est une boulangère-pâtissière-confiturière atteinte de cessité qui réalise de très bonnes confitures de fruits locaux dont la signature majeure est l’acidité. Peu sucrées, riches en fruits et avec cette fraîcheur apportée par l’acidité, ses confitures à base du fameux limon de Rodrigues mais aussi de citron pays, pamplemousse, ananas, fruit de la passion sont de véritables délices addictifs. Allez lui rendre visite, elle fait également des pains spéciaux, des gâteaux, des brioches…
La rencontre la plus surprenante fut celle de Raffaella de la table et chambre d’hôtes Mamy Chérie au village de La Ferme. Cette Italienne et son compagnon rodriguais Roland tiennent ensemble cette adresse qui vaut le coup de cœur à table car ils accueillent également sur réservation la clientèle extérieure. Passionnée par le bien manger, autodidacte, Raffi est une véritable cheffe dont l’offre à Rodrigues est sans pareille. Elle réalise elle-même ses charcuteries à base de porc rodriguais : saucissons, jambon cuit, lard façon colonnata, longe mais aussi son propre fromage frais à base du lait des vaches alentours, avec basilic et huile d’olive et une superbe focaccia… une tuerie !
Côté plats, Raffi cuisine l’Italie métissée à Rodrigues avec des produits locaux. Service à l’assiette soignée, avec des dressages travaillés comme ce poisson perroquet avec une purée de pommes de terre, des fleurs bleu pois papillon, navet blanc, légumes… cuisson maîtrisée à tous les étages. La suite ? des gnocchis maison avec une sauce tomate à base de saucisses créoles… on en redemande ! L’issue sucrée est tout aussi maîtrisée avec une charlotte façon tiramisu avec mangue, ananas, pittaya, agrumes… un régal ! Quelle prouesse de sentir la Grande Botte au milieu de l’Océan Indien ! Raffi adapte ses recettes en fonction des produits qu’elle a sous la main, c’est souvent du système D car à Rodrigues, on n’a pas tout ce qu’on veut, c’est aussi ça le travail du cuisinier : s’adapter et composer avec les moyens du bord !
En vous rendant à Rodrigues, vous ferez vous aussi sans doute de belles rencontres gourmandes, au-delà des hôtels et de certains restaurants dont la cuisine est souvent convenue, sans âme… Je suis allé visiter quelques tables, certaines m’ont laissé indifférent, d’autres ont été plus marquantes comme L’Atelier Gourmand à Port-Mathurin, la table moderne de la ville, bien tenue avec une assiette et un service qui tiennent la route ; ou encore la paillote Chez Solange et Robert à Saint-François où l’on ne met pas forcément de formes dans l’accueil et le service mais où les grillades (poissons entiers, poulet, saucisses…) sont bonnes, endroit rustique et typique !
Je me répète mais si vous n’aimez pas le luxe du calme et de la tranquillité, alors n’allez vraiment pas à Rodrigues ! Bon voyage !
Una storia importante !
L’histoire de Charles et Martine, les patrons de La Bella Storia à Sainte-Clotilde, est une… belle histoire !
Cet ancien chauffeur routier reconverti en pizzaiolo, épaulé de son être aimé, a réussi son pari en ouvrant il y a un an et demi sur le bord d’un axe de circulation très passant entre une station-service et un snack, à proximité du Technopole, route de la Rivière des Pluies. Ce n’était pas gagné sur le papier mais aujourd’hui, midi comme soir, le lieu ne désemplit pas.
La recette de ce succès ? Un lieu sympa, lumineux, bien tenu ; un accueil et un service charmants ; et surtout des pizzas et des pâtes qui envoient du bois. Pas encore depuis le feu, mais ça va venir ! Formé par le maestro et le champion du monde de la pizza à La Réunion, Thierry Gourreau, Charles ne lésine pas sur les moyens pour faire une bonne pizza avec des farines de qualité, une fermentation et maturation longues (3/4 jours), un étalement manuel et des garnitures de qualité provenant de la Grande Botte ! Tomates San Marzano DOP, mozzarella di Bufflala, grana padano, scamorza, spianata calabreze, bresaola IGP sont des produits bien sourcés qui font la différence sur des pizzes classiques comme gourmets (12,90/15,90 €) ! Vins et bières artisanales italiennes de rigueur !
Les pastas (13,90/14,90 €) sont dans la même veine que les pizzes tout comme les délicieux desserts (6,90 €) classiques d’Italie, préparés par Martine dont cet excellent et délicat tiramisu au goût de café et de cacao bien distillé avec mascarpone et une crème de noisette !
Contrairement à Aldo Maccione, le couple de patrons de La Bella Storia ne roule pas des mécaniques mais respecte leurs clients tant dans le service que dans les assiettes proposées. Une adresse qu’on se confie de bouche à oreille. Vous comprendrez aisément qu’il faut donc réserver pour passer un beau roman, une belle histoire à La Bella Storia !
Pas de commérages au Bocage !
Voilà quelques mois que l’adresse située à proximité des installations sportives de Sainte-Suzanne, dans cet espace vert que les pique-niqueurs apprécient, a ouvert ses portes. Il faut toujours quelque temps à un restaurant pour trouver ses marques, apprivoiser son nouvel outil de travail et solidifier les bases de son personnel. Le Bocage a donc passé ce cap du démarrage en venant combler le vide gastronomique dont souffrait Sainte-Suzanne.
Le Bocage, bâti de pierre et de bois, possède ce charme bucolique avec une eau qui coule à vue et une construction où le clin d’œil à l’architecture traditionnelle créole est présent. Différents espaces, intérieurs et extérieurs, permettent d’accueillir une centaine personnes dans un espace lumineux et bien vivant à l’heure du service.
À table, c’est à l’ardoise qu’on choisit des plats « contemporains » comme des plats traditionnels réunionnais nommés « Nout Marmite ». L’offre d’une quinzaine de propositions est à taille humaine et assure la fraîcheur des produits. L’établissement s’approvisionne chez des artisans et producteurs locaux de qualité, et des environs. Aux beaux fourneaux siglés Charvet, le jeune chef réunionnais Ludovic Bardeur, passé notamment au Palm, Domaine Moka et le Bar à Huîtres Lebon, est épaulé depuis peu par le chef Wilfrid Pavadé. Ce dernier, transfuge récent du restaurant Le Carré à Saint-Denis qu’il a fait briller à la belle époque, est venu renforcer en superviseur l’équipe en cuisine du Bocage.
Les plats contemporains servis au Bocage ont belle allure avec des assiettes généreuses qui respirent la fraîcheur, avec une belle palette de couleurs et de saveurs comme avec ce pavé de marlin mi-cuit (24 €) avec fèves, carottes al dente, morceaux de citrouille et une intense et crémeuse purée vanillée à la patate douce, enrobée d’une succulente sauce au massalé, infusée au kaloupilé. Ce surprenant méli-mélo de produits et d’épices offre un beau voyage au palais, très bon ! Dans les autres propositions contemporaines originales, on trouvera par exemple une poêlée de zourite déglacé au vinaigre balsamique (17 €) ou encore une pièce de porc laqué à l’orange (22 €).
Dans « Nout Marmite », les saucisses pétées (13 €), assez rares au restaurant, provenant du charcutier communal Alagama, sont servies dignement dans des mini-marmites avec riz, grains, brèdes, rougail et piment la pâte. Le massalé, Est de l’île oblige, est en fête dans les propositions traditionnelles avec un massalé cabri (25 €) ou encore un massalé la corée (14 €). Un trio de guêpes (35 €) est aussi ardoisé.
Pour les desserts, des classiques sont proposés avec ce jour-là, également un gourmand pain perdu avec une compotée de banane flambée et glace vanille (9€).
Voilà donc une adresse sérieuse avec un service dynamique qui mérite une halte aux portes de l’Est de La Réunion qui sent bon la vanille, c’est donc un Bocage sans commérages !
Le charme gourmet du Blue Margouillat à Saint-Leu
Cette table de charme, élégante et prestigieuse -3 Vanilles au GUIDE KASPRO- est de celles qu’on se réserve pour des moments exceptionnels, familiaux. Autour de la piscine ou sous la varangue de la bâtisse coloniale, la magie de se retrouver attablés dans ce cocon gourmet à la nuit tombée opère toujours. L’adresse de l’hôtel-5 étoiles de Saint-Leu fêtera bientôt ses deux ans d’adhésion au très sélect et convoité label Relais & Châteaux. Le Blue Margouillat est tout de même le seul établissement d’un département d’Outre-Mer français à posséder cette distinction ! Une adresse cotée qui ne désemplit guère la semaine comme le week-end. Ce succès discret et intime que cultive cette grande table tropicale de La Réunion est dans l’ADN de cette maison impeccablement tenue, aux petits soins, où le diable est dans les moindres détails. Rançon de ce succès légitime !
Côté mise de table, on applique au Blue Margouillat les mêmes codes des grandes tables étoilées pour vous faire vivre une expérience unique : vaisselle du céramiste français Jars, verrerie autrichienne haut de gamme signée Zalto jusqu’aux couteaux griffés Blue Margouillat confectionnés par l’artisan local Saxo. Les couverts ne font pas le cuisinier mais quand un plat est valorisé, sublimé dans un contenant, le plaisir des yeux prend tout son sens. Le chef Marc Chappot l’a bien compris. Discret, réservé, celui qui mène la brigade d’une dizaine de cuisiniers pour un maximum de 50 couverts, applique dans son restaurant une cuisine métissée où les produits locaux se conjuguent ou escortent de belles manières, des matières premières de qualité d’ailleurs. Les différentes saveurs et textures d’un mets se lient entre elles pour livrer au palais du relief, de la finesse, de l’émotion et du goût ! On est là sur une cuisine généreuse, chaleureuse où les bases de la cuisine traditionnelle et classique française, chère au chef Chappot, ont été transformées, réfléchies en cuisine gastronomique. C’est précisément là où le chef s’exprime le mieux, dans ses assiettes. L’arrivée récente de nouveaux collaborateurs en cuisine comme en pâtisserie apporte à l’adresse un souffle nouveau aux créations du chef sans les bousculer.
Le prolongement de la main d’un chef est le service. Au Blue Margouillat, le dernier geste qui sépare la cuisine de la table est distillé par une brillante équipe au service, toute de noir vêtue. Coordination, énoncé du plat de rigueur, repasse de délicieux pains bio de Côté Pain d’Etang-Salé, le ballet est précis comme de l’horlogerie suisse où chaque serveur tient son rang et s’adapte à la table qu’il anime. La sommelière, en place depuis deux ans, veille avec talent sur une cave vivante, riche de plus 700 références aussi prestigieuses soient-elles (Petrus, Romanée-Conti, Lafite-Rothschild…) comme des vins de découverte (Les Creisses, Lapierre, Afrique du Sud).
Dîner au Blue Margouillat est plus qu’un dîner, on y vient pour se lover dans une douce bulle éphémère, vivre une expérience au-delà de l’assiette, qui demeure pourtant le fil rouge maîtrisé de ce lieu si prisé et pourtant tellement intimiste, exclusif !
Le Pierre Bistrot Chic a repris des couleurs !
L’arrivée récente du chef réunionnais Fabien Rocheville change la donne de cette coquette table du Sud qui dispose à présent d’un bel atout dans le cadre de l’hôtel 4-étoiles La Villa Delisle à Saint-Pierre.
L’ intérieur est chic, soigné avec une ambiance Jules Verne. La formule déjeuner (actuellement à 18 € au lieu de 22 €, menu complet à 32 €) renouvelée chaque jour, avec un plat et un dessert, est un beau cadeau dans cette atmosphère distinguée avec un service appliqué, souriant, nappe et serviettes en coton, belles verrerie et vaisselle comprises ! Les entrées de cette formule sont gourmandes, généreuses et savoureuses. Comme ce carpaccio d’espadon pêché au large des côtes réunionnaises par une coopérative de pêcheurs de Terre Sainte, accompagné d’une salade palmiste, sauce pickles aux saveurs de Maurice ou cet œuf (vraiment) parfait, crème de foie gras, purée de pommes de terre à l’huile de truffe.
Pour la suite, un choix de trois propositions pour les plats : toujours un plat végan comme ce jour un curry de lentilles corail façon dhal, riz rose indien, un poisson comme ce thazard des côtes réunionnaises, crème de curcuma frais et petits légumes et une viande : un demi-magret de canard rôti, légumes bio et savoureux gratin de pommes de terre et butternut.
Les plat du chef Rocheville sont de très belles et réelles propositions, avec un intéressant travail autour de l’élément central de l’assiette et des garnitures qui l’escortent ainsi que les beaux jus qui lient l’ensemble.
La carte, bien menée, mérite qu’on s’y plonge pour déguster les réalisations créolonomiques de ce chef qu’il faudra surveiller, lieutenant durant trois ans au Saint-Michel à Saint-Gilles auprès du chef de l’année 2019 du GUIDE KASPRO, Jofrane Dailly. Autre bon point du Pierre Bistrot Chic, l’hospitalité naturelle envers les végétariens, végans avec des propositions travaillées de la formule déjeuner à la carte, jusqu’au dessert avec ce ” Nuage au Géranium”, en passant par une assiette 100 % végétale avec des légumes sublimés d’Eric Lavalle. Carottes et betteraves colorées, radis, chouchous et blettes, glacés, crus, cuits, croustillants, en purée, mettent du baume au cœur en couleurs et en saveurs..
Les généreux desserts de la formule du jour étaient un minestrone de fruits avec une boule de sorbet goyavier ou un moelleux (bien coulant) au chocolat accompagné d’une délicieuse glace vanille Bourbon. A la carte, un délicat et équilibré travail autour du chocolat Valrhona Manjari sous différentes textures est venu conclure ce beau déjeuner au Pierre Bistrot Chic.
Un samedi soir à La Fabrique !
Plaisir de retrouver ce restaurant de la rue Pasteur à Saint-Denis après un joli spectacle poétique à Champ Fleuri où les hommes et les chevaux ne faisaient qu’un (je recommande Centaures quand nous étions enfants ! encore une représentation ce mardi 15/10). La transition est toute trouvée. Peut-être que lors de ce dîner à La Fabrique, dans les cuisines du chef Jehan Colson, y avait-il des personnes formées… au Centhor ?…quand l’homme et la cuisine ne font qu’un !
La table de La Fabrique, 3-Vanilles au GUIDE KASPRO 2019, était vivante ce samedi soir, aucune place disponible si vous n’aviez pas réservé, à l’intérieur comme à l’extérieur ! L’adresse a étendu sa terrasse avec l’ouverture prochaine de sa tant attendue cave à manger, contiguë au restaurant. La très réussie déco industrielle colle toujours aussi bien à l’esprit du lieu, dans les moindres détails, jusqu’aux repose-couverts écrous en laiton.
Quant à la cuisine proposée à La Fabrique, on est pourtant loin de l’industriel, plutôt sur le travail d’un artisan-cuisinier qui jongle habilement avec les produits du terroir local et des produits d’ailleurs bien sourcés. Carte et menu dégustation (52 € en 6 temps) dévoilent une cuisine colorée, épicée, et cosmopolite de ce vibrionnant chef soucieux de la provenance de ses matières premières et engagé dans le locavore par la valorisation de ses fournisseurs producteurs.
Avec le temps, les assiettes de La Fabrique ont évolué, gagné en chaleur et poursuivent naturellement leur chemin ; le travail autour du végétal et des légumes est esthétiquement bien mené, et les liants, jus, sauces comme condiments, sont particulièrement réussis. On se laisse donc porter par des assiettes surprenantes, originales, élégantes aux assaisonnements pointus qui racontent une histoire, une émotion, une découverte, un souvenir… Le ballet au service est également bien orchestré, cadencé, avec sourire et professionnalisme. La carte des vins, bons comme beaux, bio comme nature mais pas que, est animée par une sommelière incarnée qui se démène avec passion pour trouver le vin qui conviendra le mieux à votre plat comme à votre goût.
La jeune distribution de La Fabrique, sur les planches comme en coulisses, apporte, grâce à un metteur en scène créatif, fougueux et parfois incompris (tous les artistes le sont !), de la fraîcheur, de la gaîté sur la scène gastronomique dionysienne avec une cuisine d’auteur, décalée… Tiens, on se serait presque cru encore au Téat Champ Fleuri… Rideau et à table !