• Voyage (gourmand) en Corse

    Se rendre en Corse au mois de mars n’est pas la meilleure période pour se baigner ni pour séjourner car la météo est fraîche, voire neigeuse sur les hauteurs de l’île, et que les ¾ des établissements hôteliers et de restauration sont fermés, la reprise de la saison s’amorce à partir de Pâques et s’étale jusqu’en septembre/octobre.

    Venant de La Réunion, on ne vient pas en mars en Corse pour profiter des plages bien que certaines valent celles de l’île Maurice, la période est cependant idéale quand on veut prendre son temps et échanger avec les personnes rencontrées, vous trouverez toujours un endroit où dormir ! Et circuler sur les routes à cette période est un bonheur (à part Bastia et Ajaccio aux heures de sortie de bureau) !

    En Corse, il n’est pas rare au hasard d’une route de tomber sur des animaux : porcs, vaches, cabris… TK

    Quand vous dites que vous venez de La Réunion, il y a comme une solidarité insulaire qui se dégage chez les Corses avec lesquels vous échangez.

    Des routes aux paysages époustouflants ! TK

    Arrivée à l’aéroport d’Ajaccio, franc soleil, fond de l’air frais, avec une belle luminosité et un bleu brillant de la Méditerranée avec, sur les hauteurs, des sommets enneigés (on reste tout de même dans l’hémisphère nord et c’est la fin de l’hiver). Voiture de location récupérée direction le centre-ville d’Ajaccio pour un petit tour dans la cité de Napoléon (un musée lui est dédié) avant de prendre le chemin des sommets de l’île, dîtes-vous que dès que vous prenez les petites routes, la route de Cilaos est une autoroute ! 10 jours en Corse, quelque 1 200 kilomètres parcourus et une moyenne d’à peine moins de 40 kilomètres, cela vous permet d’évaluer les reliefs et l’exiguïté des routes. Mais partir à la découverte de ces magnifiques villages isolés avec ces variations minérales de sol vaut le voyage !

    Les paysages de l’Alta Roca. TK

    La première rencontre de ce voyage fut celle d’Élodie Balesi et de son oncle Félicien, qui sont perchés à Quenza, dans l’Alta Rocca, splendide route pour s’y rendre. Élodie et sa sœur Estelle ont repris la suite de l’institution hôtelière du village de leur tonton Félicien, le Sole e Monti (le soleil et la montagne). A 40 ans, Élodie est un sacré bout de femme, pêchue, courageuse, travailleuse avec une énergie et une volonté de fer à déplacer les Aiguilles du Bavella, magnifique site géologique qu’on aperçoit de Quenza et que les randonneurs du GR 20 garent en mémoire.

    Elodie Balesi qui nourrit ses cochons corses.TK

    Co-gérante du Sol e Monti, Élodie est aussi la cheffe du restaurant mais aussi productrice de porcs corses. L’accompagner le matin nourrir ses cochons sous la neige permet de se rendre compte de l’amour qu’elle porte à cette activité mais aussi la dureté des conditions du métier. Durant l’hiver, Élodie charcute une bonne partie de son temps pour préparer la saison : figatellu (saucisse de foie), rillettes, saucisses, saucisson…

    Une belle planche de charcuteries traditionnelles corses ! TK

    Un dîner au coin du feu alors que le vent soufflait fort dehors, avec des charcuteries en sa compagnie et celle de Félicien, a été une belle entrée en matière avec la Corse. S’en sont suivis un velouté de potiron, du veau (spécialité corse, notamment avec des olives) et un original flan à la châtaigne (autre produit star de la Corse).

    Autre belle rencontre, celle de Frédéric et Elisa Cappaccini du Domaine Cappa, situé à Albitreccia, à une trentaine de minutes d’Ajaccio.

    Dans la très belle et verdoyante vallée du Taravo, Frédéric élève comme son père, grand-père et arrière-grand-père le faisait des brebis bio Noire de Velay qu’il destine, aujourd’hui, à la restauration et prochainement à la conserverie. Dotés d’une superbe bâtisse du XIXe siècle aux pierres apparentes (ancienne laiterie destinée au roquefort), Frédéric et Elisa accueillent différents événements dans cet écrin de la nature, au calme, loin de tout. La passion et la défense du terroir du Taravo chevillées au corps, Frédéric réalise également de magnifiques confitures (sous les marques Domaine Cappa et Maison Cappaccini) qui valorisent et respectent le fruit comme rarement. Différentes variétés de figues, fraises, clémentines, abricots reine-claude, cerises, myrte, châtaignes sont transformées dans un vaste bâtiment moderne construit en 2019, à proximité du verger. Savoir-faire hérité de sa grand-mère, Frédéric cherche (et réussit) à mettre en pot la pureté du fruit en le cueillant à un degré de maturité précis afin de conserver toutes ses qualités gustatives. Un délice !

    Frédéric Cappaccini et ses confitures.TK

    Allez, encore une belle rencontre, celle du vigneron Antoine Arena à Patrimonio (Haute Corse) !

    Antoine Arena dans ses vignes. TK

    Je connaissais les vins de cet emblématique vigneron corse qui a contribué à faire connaître dans les années 1990 les vins corses sur le continent et ailleurs. Grâce en partie au visionnaire Antoine, Patrimonio est une appellation vivante qu’une jeune génération de vignerons engagés (dont les fils Antoine-Marie et Jean-Baptiste Arena) est en train de développer de belles manières. Antoine m’attendait devant le domaine avec son pick-up, qui avait déjà de la bouteille, pour m’emmener sur le terrain découvrir et me raconter l’histoire des différentes parcelles du domaine qu’il a transmis à ses deux fils. Des vieilles vignes de sciacarellu, niellucciu des générations précédentes au bianco gentile (le cépage blanc iconique du domaine, le fameux BG !), de Morta Maïo, Grotte di Sole, Hauts de Carco, qu’il a démaquisé à la toute nouvelle parcelle en devenir l’E-Cime.

    La belle visite dans cet amphithéâtre de vignes s’est poursuivie par une dégustation des vins du cadet Antoine-Marie en sa compagnie, où l’on a dégusté ses différentes cuvées à l’approche des mises en bouteilles, avec des élevages cuves, bois comme en amphores réalisées par le céramiste voisin et ami, Julien Truchon.

    Une nouvelle cuvée en devenir : E-Cime.TK

    On a ensuite franchi la route pour se rendre au domaine historique où Jean-Baptiste vinifie pour déguster les vins sur cuves et aussi quelques trésors d’Antoine qui vieillissent encore en fûts ! Des bonbons à l’état pur ! Et cette dégustation s’est terminée avec une excellente coppa de 36 mois et d’autres extras liquides ! Un régal !

    Les restaurants

    Comme déjà évoqué, la majorité des restaurants est fermée à cette période en Corse, cependant ceux qui restent ouverts à cette saison, surtout dans les écarts, sont des tables fréquentées par une clientèle locale, donc des adresses qui tiennent la route. En voici quelques-unes à travers toute la Corse :

    Le Relais à Sotta (à 25 minutes de Bonifaccio/Porto Vecchio)

    Une ambiance chaleureusement rustique. TK

    Véritable institution de la famille Pandolfi qui jongle entre la cuisine et les activités agricoles, notamment d’élevage bovin !

    Jacques-Antoine Pandolfi au service de l’affaire familiale. TK

    Au dîner, la vaste salle chaleureuse avec une immense rôtisserie et vue sur la cave souterraine où grands vins et charcuteries vieillissent, se remplit très vite.

    Vins et charcuteries se bonifient ! TK

    Jeunes et moins jeunes s’y retrouvent avec plaisir, on y croise des vignerons connus (Clos Canarelli) et des repas d’affaires. L’ardoise fait la part belle aux généreux plats traditionnels corses (beignets au fromage, sciacci (tarte pomme de terre fromage), figatellu, agneau de lait, veau…

    Beignets de fromage et sciacci de pomme de terre. TK
    Pâtes et agneau de lait corse. TK

    Le Relais

    Padullela

    20146 Sotta

    Tél. 04 95 20 80 21

    Chez Marie à Linguizetta (entre Bonifacio et Bastia)

    Gros coup de cœur pour cette table ! Vous ne miseriez pas un kopeck de l’extérieur sur cette adresse située sur l’axe routier principal qui relie le Sud et le Nord par la côte. Vous entrez dans une magnifique épicerie qui fait tabac avec un pan de murs tapissé de pâtes artisanales italiennes Setaro et de produits d’artisans locaux, et dans un second temps, vous pénétrez dans un restaurant lumineux aux couleurs pastel où il est agréable de s’y attabler. Les propriétaires, Pierre Orsini qui pratique un service doux et didactique, et Sergio, chef italien, ont construit un lieu délicieux où les plats ont des marqueurs italiens mais pas que, et avec une remarquable finesse d’exécution. Très bon sourcing de produits de saisons locaux et responsables, également du côté de la cave. Chez Marie, c’est beau, frais, léger, délicat et remarquable !

    Une adresse incontournable, quel que soit le bout de Corse visité, cette étape vaut le voyage !

    La partie bistrot/tabac. TK
    Une des salles du restaurant. TK

    Chez Marie

    Bravone, T10

    Tél. 04 95 38 81 85

    Le Sénèque

    C’est un tout petit restaurant situé dans la partie Est du Cap Corse, à Luri. Tenu par un couple dynamique et sympathique qui s’applique et s’implique au service comme en cuisine, Le Sénèque est une chaleureuse table, ode de la simplicité, avec un poêle à bois et quelques tables. L’accueil est chaleureux et la courte carte donne envie de goûter à tout. Huîtres de l’étang de Diana, beignets de fromages, carré de porc nustrale (pays), poissons, pâtes… Déclinaisons de fromages corses, à base de brebis, du plus doux au plus piquant. Le Sénèque est l’adresse hivernale de ce couple sérieux ; en saison, ils officient à une centaine de mètres de là à U Capezzu, sur le port, face à la mer, avec des plats davantage marins. Leur fritto misto du chalut vaut apparemment le détour ! Je reviendrai en Corse tester cette adresse !

    Le Sénèque

    13 Strada Di E

    20228 Luri

    Tél. 06 22 70 22 43

    L’Auberge du Col Saint-Georges (à 20 minutes d’Ajaccio)

    À proximité de l’unité d’embouteillage de l’eau minérale Saint-Georges, et sur le sommet du col Saint-Georges (700 m), l’auberge éponyme est une adresse familiale fréquentée par les locaux, qui la remplissent en nombre le week-end. Ambiance feu de cheminée où l’on grille viandes et figatellu, déco à l’ancienne, charme rustique et surtout assiettes très généreuses où l’on trouve entre autres plats traditionnels, du veau à l’olive, des cannelloni fourrés au brocciu et à la menthe ! L’auberge Prunelli à Bastellicacia est aussi une adresse authentique recommandable.

    L’Auberge du Col Saint-Georges

    San Giogiu Vecchiu, Grosseto-Prugna, 20128 Ornano

    Tél. 04 95 25 70 06

    Le Petit Restaurant (Ajaccio)

    Ce petit restaurant gastronomique de la vieille ville d’Ajaccio surprend par l’originalité de ses plats autour d’un menu imposé au dîner ou d’une carte blanche du chef, Vincent Boucher ! Une cuisine moderne où l’on joue sur les textures, avec des produits locaux sourcés notamment par le chef dans la nature alentour.

    Le Petit Restaurant

    3, rue Pozzi di Borgo

    20000 Ajaccio

    Tél. 04 20 01 88 81

    A Nepita (Ajaccio)

    Nepita est une herbe aromatique sauvage puissante aux parfums de menthe camphrée qu’on trouve à foison dans le maquis, c’est aussi cette bonne table d’Ajaccio tenue par un chef britannique, ancien étoilé, Simon Andrews, qui propose des assiettes goûteuses, lisibles aux assaisonnements marqués ! Les plats changent régulièrement voire au quotidien et sont souvent liés à la saisonnalité et à la pêche. Desserts gourmands. Service agréable et efficace

    A Nepita

    4, rue San Lazaro

    20000 Ajaccio

    Tél. 04 95 26 75 68

    https://www.anepita.fr/

    Le Mathy’s (Saint-Florent)

    Saint-Florent est le petit « Saint-Tropez » de la Corse, situé dans une magnifique baie, à proximité des Agriates (Haute Corse). L’hiver, les bateaux sont à quai, seules quelques tables sont ouvertes comme Le Mathys. Le chef, Thierry Burlot, qui a eu un beau parcours de cuisinier à Paris, propose une savoureuse cuisine avec des accents d’ailleurs où les produits du terroir corse, comme le sanglier, sont bien menés. Dressage appliqué, jus et sauces aboutis, les assiettes attestent l’univers d’un cuisinier qui aime le goût ! L’épouse du chef, qui est mauricienne, assure un service agréable et efficace !

    Le Mathy’s

    Rue Furnellu

    20217 Saint-Florent

    Tél. 04 95 37 20 73

    Voilà en substance mon itinéraire corse jalonné de bonnes tables, de bons produits, de somptueux paysages et de belles rencontres ! Je n’ai pas pu me rendre chez toutes les personnes qui m’avaient été recommandées, ce sera pour un prochain voyage, certainement à une autre saison pour profiter d’autres lumières, d’autres parfums, d’autres couleurs. Je remercie François-Régis, Nicolas, Yves, Lynda, Sébastien et Christophe pour les adresses et bons tuyaux !

    Voici pour terminer ce voyage d’autres photos d’endroits intéressants à découvrir, comme cet étonnant site archéologique de Cauria, les îles Sanguinaires du côté d’Ajaccio, le désert des Agriates…

    Les Agriates.TK
    Saint-Florent.TK
    Les menhirs de Cauria (Sartène).TK
    Le site archéologique de Cauria.TK
    Ajaccio, la ville de Napoléon Bonaparte. Pavé de la ville.TK
    La région de Castagniccia.TK
    Le Cap Corse.TK
    Cabris sur la route.TK
    Somptueux paysage sur les vignes de Patrimonio.TK
    Plage du côte de l’île Rousse.TK
    Jacques Higelin (Citadelle de Calvi).TK
    Sur les hauteurs de Calvi.TK
    Plage de Porticcio.TK
    Magnifique rooftop de l’hôtel San Carlu à Ajaccio.TK
    Les îles Sanguinaires.TK
    Littoral corse.TK
    Bière à la chataigne.TK
    De belles cuvées de Mathieu Piazza du Clos San Quilico à Patrimonio.TK
  • Mon voyage à Rodrigues !

    Le lagon, le ciel, des îles, des oiseaux…Rodrigues @TK

    Si vous n’aimez pas le calme, la vie au ralenti, vous déconnecter, le zourite, les nuances de bleu…alors n’allez pas à Rodrigues !

    J’ai eu la chance il y a peu de passer une semaine à Rodrigues, à 2 heures d’avion de La Réunion en vol direct le samedi avec Air Austral, d’autres vols quotidiens sont possibles via Maurice avec Air Mauritius. Rodrigues fait partie de la République de Maurice.

    On a souvent tendance à dire que La Réunion ressemblait à Rodrigues il y a quelque cinquante ans. C’est un peu réducteur tant pour l’une que pour l’autre île, chacun son chemin, son rythme, ses moyens…

    Pour être allé à Rodirgues il y a 20 ans, de nombreux changements se sont opérés, notamment l’état des routes qui est devenu quasi impeccable aujourd’hui. Par contre la Nature, elle, n’a pas changé et c’est tant mieux car cette île de 40 000 habitants de 108 km2, perdue au milieu de l’océan Indien, n’est pas polluée par l’industrie ni par la société de consommation même si les tentations sont nombreuses de vouloir toujours imiter les autres.

    Si vous êtes pressés, vous pouvez en une journée faire le tour et l’intérieur de l’île, mais ne soyez ni gourmands ni impatients, gardez en sous le coude pour nourrir d’autres sorties de votre séjour…

    J’ai séjourné au Gombrani Lodge à Eau Vannée, non loin de Mont Lubin, sur les hauteurs de l’île. L’établissement de quatre chambres offre une vue magnifique sur l’île Gombrani et l’île aux Chats, du bleu nuancé à perte de vue. Les hôtes, Franceau et Christelle, sont d’une extrême gentillesse, prêts à vous rendre service. Ce couple de Rodriguais vous accueille avec respect et simplicité dans leur écrin végétalisé avec piscine et bungalows indépendants tout confort avec wifi dans les espaces communs. L’endroit est d’un calme absolu, toutefois perturbé par quelques chants de coqs et des beuglements de vaches qui vivent alentour en liberté surveillée… c’est dire le calvaire !

    Plus de 40 000 oiseaux vivent en toute quiétude sur l’île Cocos @TK

    Je ne vais pas vous faire le guide touristique mais se rendre à l’île Cocos et découvrir autant d’oiseaux préservés est magnifique ; les plages sont superbes du côté de Saint-François et Graviers, et Port-Mathurin, la capitale, possède ce charme d’antan aux boutiques surannées et aux rues quadrillées… La boutique de souvenirs de Monsieur Le Clézio vaut la visite, ce dernier est le cousin du prix nobel de littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio et auteur de “Voyages à Rodrigues” et du “Chercheur d’Or” dans lesquels l’écrivain raconte la vie de son grand-père venu à Rodrigues pour chercher le trésor de La Buse, à lire avant et pendant votre séjour.

    Séchage de l’ourite @TK

    Durant cette semaine, j’ai pu réaliser quelques rencontres gourmandes. J’ai apprécié au gré des chemins du zourite et des poissons qui séchaient comme du linge au soleil. Le zourite qu’on appelle d’ailleurs “ourite” à Rodrigues est décliné à toutes les sauces : en salades, en carpaccio, en carrys, en condiments comme chez Madame. On y trouve aussi sur le bord de la route des chapelets de saucisses chinoises en plein air que les amateurs de sucré-salé apprécieront, façon sarcives !

    Les condiments de Claudora à Anse Baleine @TK

    Franceau du Gombrani Lodge aime cuisiner des produits de qualité de Rodrigues et ça se vérifie dans l’assiette ! Il propose des interprétations traditionnelles de la cuisine rodriguaise avec les fameux grains de l’île, du poulet la cour, du perroquet, du zourite aux lalos, et des excellentes côtes de porc rodriguais à la chinoise… Une belle et délicieuse adresse mais il faut y séjourner pour en profiter mais comme évoqué plus haut, l’endroit est très sympa.

    Franceau du Gombrani Lodge avec ses côtes de porc de Rodrigues @TK

    Une autre belle découverte fut celle de Valérie’s du Havre Gourmand (en montant vers Mont Lubin depuis Port-Mathurin). Valérie est une boulangère-pâtissière-confiturière atteinte de cessité qui réalise de très bonnes confitures de fruits locaux dont la signature majeure est l’acidité. Peu sucrées, riches en fruits et avec cette fraîcheur apportée par l’acidité, ses confitures à base du fameux limon de Rodrigues mais aussi de citron pays, pamplemousse, ananas, fruit de la passion sont de véritables délices addictifs. Allez lui rendre visite, elle fait également des pains spéciaux, des gâteaux, des brioches…

    La rencontre la plus surprenante fut celle de Raffaella de la table et chambre d’hôtes Mamy Chérie au village de La Ferme. Cette Italienne et son compagnon rodriguais Roland tiennent ensemble cette adresse qui vaut le coup de cœur à table car ils accueillent également sur réservation la clientèle extérieure. Passionnée par le bien manger, autodidacte, Raffi est une véritable cheffe dont l’offre à Rodrigues est sans pareille. Elle réalise elle-même ses charcuteries à base de porc rodriguais : saucissons, jambon cuit, lard façon colonnata, longe mais aussi son propre fromage frais à base du lait des vaches alentours, avec basilic et huile d’olive et une superbe focaccia… une tuerie !

    Raffaella, la maestria de Mamy Chérie @TK

    Côté plats, Raffi cuisine l’Italie métissée à Rodrigues avec des produits locaux. Service à l’assiette soignée, avec des dressages travaillés comme ce poisson perroquet avec une purée de pommes de terre, des fleurs bleu pois papillon, navet blanc, légumes… cuisson maîtrisée à tous les étages. La suite ? des gnocchis maison avec une sauce tomate à base de saucisses créoles… on en redemande ! L’issue sucrée est tout aussi maîtrisée avec une charlotte façon tiramisu avec mangue, ananas, pittaya, agrumes… un régal ! Quelle prouesse de sentir la Grande Botte au milieu de l’Océan Indien ! Raffi adapte ses recettes en fonction des produits qu’elle a sous la main, c’est souvent du système D car à Rodrigues, on n’a pas tout ce qu’on veut, c’est aussi ça le travail du cuisinier : s’adapter et composer avec les moyens du bord !

    Les délicieux gnocchis maison de Raffi @TK

    En vous rendant à Rodrigues, vous ferez vous aussi sans doute de belles rencontres gourmandes, au-delà des hôtels et de certains restaurants dont la cuisine est souvent convenue, sans âme… Je suis allé visiter quelques tables, certaines m’ont laissé indifférent, d’autres ont été plus marquantes comme L’Atelier Gourmand à Port-Mathurin, la table moderne de la ville, bien tenue avec une assiette et un service qui tiennent la route ; ou encore la paillote Chez Solange et Robert à Saint-François où l’on ne met pas forcément de formes dans l’accueil et le service mais où les grillades (poissons entiers, poulet, saucisses…) sont bonnes, endroit rustique et typique !

    Le trio de carpaccios (thon, ourite, boeuf local) de l’Atelier Gourmand à Port-Mathurin @TK

    Je me répète mais si vous n’aimez pas le luxe du calme et de la tranquillité, alors n’allez vraiment pas à Rodrigues ! Bon voyage !

  • Marrakech

    Marrakech, on s’y régale autant dans la rue que dans les palaces comme à La Mamounia avec son chef Rachid Agouray ou au restaurant Al Fassia ! À chaque coin de rue, son vendeur de pain, sa boucherie, son échoppe à thé, ses pâtisseries orientales ! On y mange tout le temps dans la ville ocre, à l’ombre des souks comme sur les terrasses ensoleillées !

  • Essaouira

    Essaouira…oui ça ira ! Mogador ! Une ville de corsaires qui n’est pas sans rappeler Saint-Malo, La Rochelle ! Le vent, la lumière blanche de la saison, les mouettes qui flottent dans les airs donnent à cet endroit une atmosphère unique et immuable ! On comprend pourquoi nombre de poètes et artistes sont séduits par cette ville et que Jimmy Hendrix y a habité pendant 5 ans !
    On y mange de beaux poissons évidemment tout frais pêchés mais aussi des oursins, de délicieuses huitres d’Oualidia !

  • Marché à Marrakech

    Changement de décor à l’envers d’Anvers : Marrakech ! Il fait nettement plus chaud et le soleil est royal !
    Des couleurs, des saveurs, des odeurs, du bruit, de la douceur…