Voyage (gourmand) en Corse
Se rendre en Corse au mois de mars n’est pas la meilleure période pour se baigner ni pour séjourner car la météo est fraîche, voire neigeuse sur les hauteurs de l’île, et que les ¾ des établissements hôteliers et de restauration sont fermés, la reprise de la saison s’amorce à partir de Pâques et s’étale jusqu’en septembre/octobre.
Venant de La Réunion, on ne vient pas en mars en Corse pour profiter des plages bien que certaines valent celles de l’île Maurice, la période est cependant idéale quand on veut prendre son temps et échanger avec les personnes rencontrées, vous trouverez toujours un endroit où dormir ! Et circuler sur les routes à cette période est un bonheur (à part Bastia et Ajaccio aux heures de sortie de bureau) !
Quand vous dites que vous venez de La Réunion, il y a comme une solidarité insulaire qui se dégage chez les Corses avec lesquels vous échangez.
Arrivée à l’aéroport d’Ajaccio, franc soleil, fond de l’air frais, avec une belle luminosité et un bleu brillant de la Méditerranée avec, sur les hauteurs, des sommets enneigés (on reste tout de même dans l’hémisphère nord et c’est la fin de l’hiver). Voiture de location récupérée direction le centre-ville d’Ajaccio pour un petit tour dans la cité de Napoléon (un musée lui est dédié) avant de prendre le chemin des sommets de l’île, dîtes-vous que dès que vous prenez les petites routes, la route de Cilaos est une autoroute ! 10 jours en Corse, quelque 1 200 kilomètres parcourus et une moyenne d’à peine moins de 40 kilomètres, cela vous permet d’évaluer les reliefs et l’exiguïté des routes. Mais partir à la découverte de ces magnifiques villages isolés avec ces variations minérales de sol vaut le voyage !
La première rencontre de ce voyage fut celle d’Élodie Balesi et de son oncle Félicien, qui sont perchés à Quenza, dans l’Alta Rocca, splendide route pour s’y rendre. Élodie et sa sœur Estelle ont repris la suite de l’institution hôtelière du village de leur tonton Félicien, le Sole e Monti (le soleil et la montagne). A 40 ans, Élodie est un sacré bout de femme, pêchue, courageuse, travailleuse avec une énergie et une volonté de fer à déplacer les Aiguilles du Bavella, magnifique site géologique qu’on aperçoit de Quenza et que les randonneurs du GR 20 garent en mémoire.
Co-gérante du Sol e Monti, Élodie est aussi la cheffe du restaurant mais aussi productrice de porcs corses. L’accompagner le matin nourrir ses cochons sous la neige permet de se rendre compte de l’amour qu’elle porte à cette activité mais aussi la dureté des conditions du métier. Durant l’hiver, Élodie charcute une bonne partie de son temps pour préparer la saison : figatellu (saucisse de foie), rillettes, saucisses, saucisson…
Un dîner au coin du feu alors que le vent soufflait fort dehors, avec des charcuteries en sa compagnie et celle de Félicien, a été une belle entrée en matière avec la Corse. S’en sont suivis un velouté de potiron, du veau (spécialité corse, notamment avec des olives) et un original flan à la châtaigne (autre produit star de la Corse).
Autre belle rencontre, celle de Frédéric et Elisa Cappaccini du Domaine Cappa, situé à Albitreccia, à une trentaine de minutes d’Ajaccio.
Dans la très belle et verdoyante vallée du Taravo, Frédéric élève comme son père, grand-père et arrière-grand-père le faisait des brebis bio Noire de Velay qu’il destine, aujourd’hui, à la restauration et prochainement à la conserverie. Dotés d’une superbe bâtisse du XIXe siècle aux pierres apparentes (ancienne laiterie destinée au roquefort), Frédéric et Elisa accueillent différents événements dans cet écrin de la nature, au calme, loin de tout. La passion et la défense du terroir du Taravo chevillées au corps, Frédéric réalise également de magnifiques confitures (sous les marques Domaine Cappa et Maison Cappaccini) qui valorisent et respectent le fruit comme rarement. Différentes variétés de figues, fraises, clémentines, abricots reine-claude, cerises, myrte, châtaignes sont transformées dans un vaste bâtiment moderne construit en 2019, à proximité du verger. Savoir-faire hérité de sa grand-mère, Frédéric cherche (et réussit) à mettre en pot la pureté du fruit en le cueillant à un degré de maturité précis afin de conserver toutes ses qualités gustatives. Un délice !
Allez, encore une belle rencontre, celle du vigneron Antoine Arena à Patrimonio (Haute Corse) !
Je connaissais les vins de cet emblématique vigneron corse qui a contribué à faire connaître dans les années 1990 les vins corses sur le continent et ailleurs. Grâce en partie au visionnaire Antoine, Patrimonio est une appellation vivante qu’une jeune génération de vignerons engagés (dont les fils Antoine-Marie et Jean-Baptiste Arena) est en train de développer de belles manières. Antoine m’attendait devant le domaine avec son pick-up, qui avait déjà de la bouteille, pour m’emmener sur le terrain découvrir et me raconter l’histoire des différentes parcelles du domaine qu’il a transmis à ses deux fils. Des vieilles vignes de sciacarellu, niellucciu des générations précédentes au bianco gentile (le cépage blanc iconique du domaine, le fameux BG !), de Morta Maïo, Grotte di Sole, Hauts de Carco, qu’il a démaquisé à la toute nouvelle parcelle en devenir l’E-Cime.
La belle visite dans cet amphithéâtre de vignes s’est poursuivie par une dégustation des vins du cadet Antoine-Marie en sa compagnie, où l’on a dégusté ses différentes cuvées à l’approche des mises en bouteilles, avec des élevages cuves, bois comme en amphores réalisées par le céramiste voisin et ami, Julien Truchon.
On a ensuite franchi la route pour se rendre au domaine historique où Jean-Baptiste vinifie pour déguster les vins sur cuves et aussi quelques trésors d’Antoine qui vieillissent encore en fûts ! Des bonbons à l’état pur ! Et cette dégustation s’est terminée avec une excellente coppa de 36 mois et d’autres extras liquides ! Un régal !
Les restaurants
Comme déjà évoqué, la majorité des restaurants est fermée à cette période en Corse, cependant ceux qui restent ouverts à cette saison, surtout dans les écarts, sont des tables fréquentées par une clientèle locale, donc des adresses qui tiennent la route. En voici quelques-unes à travers toute la Corse :
Le Relais à Sotta (à 25 minutes de Bonifaccio/Porto Vecchio)
Véritable institution de la famille Pandolfi qui jongle entre la cuisine et les activités agricoles, notamment d’élevage bovin !
Au dîner, la vaste salle chaleureuse avec une immense rôtisserie et vue sur la cave souterraine où grands vins et charcuteries vieillissent, se remplit très vite.
Jeunes et moins jeunes s’y retrouvent avec plaisir, on y croise des vignerons connus (Clos Canarelli) et des repas d’affaires. L’ardoise fait la part belle aux généreux plats traditionnels corses (beignets au fromage, sciacci (tarte pomme de terre fromage), figatellu, agneau de lait, veau…
Le Relais
Padullela
20146 Sotta
Tél. 04 95 20 80 21
Chez Marie à Linguizetta (entre Bonifacio et Bastia)
Gros coup de cœur pour cette table ! Vous ne miseriez pas un kopeck de l’extérieur sur cette adresse située sur l’axe routier principal qui relie le Sud et le Nord par la côte. Vous entrez dans une magnifique épicerie qui fait tabac avec un pan de murs tapissé de pâtes artisanales italiennes Setaro et de produits d’artisans locaux, et dans un second temps, vous pénétrez dans un restaurant lumineux aux couleurs pastel où il est agréable de s’y attabler. Les propriétaires, Pierre Orsini qui pratique un service doux et didactique, et Sergio, chef italien, ont construit un lieu délicieux où les plats ont des marqueurs italiens mais pas que, et avec une remarquable finesse d’exécution. Très bon sourcing de produits de saisons locaux et responsables, également du côté de la cave. Chez Marie, c’est beau, frais, léger, délicat et remarquable !
Une adresse incontournable, quel que soit le bout de Corse visité, cette étape vaut le voyage !
Chez Marie
Bravone, T10
Tél. 04 95 38 81 85
Le Sénèque
C’est un tout petit restaurant situé dans la partie Est du Cap Corse, à Luri. Tenu par un couple dynamique et sympathique qui s’applique et s’implique au service comme en cuisine, Le Sénèque est une chaleureuse table, ode de la simplicité, avec un poêle à bois et quelques tables. L’accueil est chaleureux et la courte carte donne envie de goûter à tout. Huîtres de l’étang de Diana, beignets de fromages, carré de porc nustrale (pays), poissons, pâtes… Déclinaisons de fromages corses, à base de brebis, du plus doux au plus piquant. Le Sénèque est l’adresse hivernale de ce couple sérieux ; en saison, ils officient à une centaine de mètres de là à U Capezzu, sur le port, face à la mer, avec des plats davantage marins. Leur fritto misto du chalut vaut apparemment le détour ! Je reviendrai en Corse tester cette adresse !
Le Sénèque
13 Strada Di E
20228 Luri
Tél. 06 22 70 22 43
L’Auberge du Col Saint-Georges (à 20 minutes d’Ajaccio)
À proximité de l’unité d’embouteillage de l’eau minérale Saint-Georges, et sur le sommet du col Saint-Georges (700 m), l’auberge éponyme est une adresse familiale fréquentée par les locaux, qui la remplissent en nombre le week-end. Ambiance feu de cheminée où l’on grille viandes et figatellu, déco à l’ancienne, charme rustique et surtout assiettes très généreuses où l’on trouve entre autres plats traditionnels, du veau à l’olive, des cannelloni fourrés au brocciu et à la menthe ! L’auberge Prunelli à Bastellicacia est aussi une adresse authentique recommandable.
L’Auberge du Col Saint-Georges
San Giogiu Vecchiu, Grosseto-Prugna, 20128 Ornano
Tél. 04 95 25 70 06
Le Petit Restaurant (Ajaccio)
Ce petit restaurant gastronomique de la vieille ville d’Ajaccio surprend par l’originalité de ses plats autour d’un menu imposé au dîner ou d’une carte blanche du chef, Vincent Boucher ! Une cuisine moderne où l’on joue sur les textures, avec des produits locaux sourcés notamment par le chef dans la nature alentour.
Le Petit Restaurant
3, rue Pozzi di Borgo
20000 Ajaccio
Tél. 04 20 01 88 81
A Nepita (Ajaccio)
Nepita est une herbe aromatique sauvage puissante aux parfums de menthe camphrée qu’on trouve à foison dans le maquis, c’est aussi cette bonne table d’Ajaccio tenue par un chef britannique, ancien étoilé, Simon Andrews, qui propose des assiettes goûteuses, lisibles aux assaisonnements marqués ! Les plats changent régulièrement voire au quotidien et sont souvent liés à la saisonnalité et à la pêche. Desserts gourmands. Service agréable et efficace
A Nepita
4, rue San Lazaro
20000 Ajaccio
Tél. 04 95 26 75 68
Le Mathy’s (Saint-Florent)
Saint-Florent est le petit « Saint-Tropez » de la Corse, situé dans une magnifique baie, à proximité des Agriates (Haute Corse). L’hiver, les bateaux sont à quai, seules quelques tables sont ouvertes comme Le Mathys. Le chef, Thierry Burlot, qui a eu un beau parcours de cuisinier à Paris, propose une savoureuse cuisine avec des accents d’ailleurs où les produits du terroir corse, comme le sanglier, sont bien menés. Dressage appliqué, jus et sauces aboutis, les assiettes attestent l’univers d’un cuisinier qui aime le goût ! L’épouse du chef, qui est mauricienne, assure un service agréable et efficace !
Le Mathy’s
Rue Furnellu
20217 Saint-Florent
Tél. 04 95 37 20 73
Voilà en substance mon itinéraire corse jalonné de bonnes tables, de bons produits, de somptueux paysages et de belles rencontres ! Je n’ai pas pu me rendre chez toutes les personnes qui m’avaient été recommandées, ce sera pour un prochain voyage, certainement à une autre saison pour profiter d’autres lumières, d’autres parfums, d’autres couleurs. Je remercie François-Régis, Nicolas, Yves, Lynda, Sébastien et Christophe pour les adresses et bons tuyaux !
Voici pour terminer ce voyage d’autres photos d’endroits intéressants à découvrir, comme cet étonnant site archéologique de Cauria, les îles Sanguinaires du côté d’Ajaccio, le désert des Agriates…
La douce huile d’olive Terra Zakros à La Réunion
J’ai un faible pour les huiles d’olive. Les vierges extra de préférence. Voici un coup de cœur pour celle dégustée récemment. Fraîchement élue meilleure huile d’olive au monde, cette huile d’olive provenant de Crète (pas des hauteurs de Saint-Joseph mais de Grèce…) est disponible à La Réunion à un prix tout doux.
Guy Raphard, installé à La Réunion depuis plus de 25 ans, compte dans sa famille un beau-frère crétois. Ce dernier lui a fait découvrir, il y a quelques années déjà, une huile d’olive provenant du village Zakros, situé à l’extrême Est de la Crète. Ce village de 350 habitants en hiver, préservé de toute pollution et chargé de mythologie grecque, compte quelque 550 oléiculteurs d’exploitations plus ou moins modestes. Guy Raphard importe cette douce huile d’olive à La Réunion depuis 10 ans et en propose sur le marché forain de Saint-Leu, tous les samedis matin. Celle qu’il importe se nomme Terra Zakros et appartient à la famille Ailamakis depuis plusieurs générations. Tout est toujours une histoire de famille en Crète. Terra Zakros c’est 11 hectares, 4 200 oliviers d’une moyenne d’âge de 40 ans, le plus âgé a 250 ans, avec une production moyenne de 20 000 litres par an.
La récolte d’olives s’étale de novembre à mars et l’unique variété d’olive pour cette huile est la koronéiki (olive couronne). Les olives de Terra Zakros bénéficient d’une IGP et du label Agrocert qui garantit le non-usage de traitement chimique. Une fois récoltées, les olives vertes sont broyées entières dans un moulin coopératif. Par un système centrifuge, l’huile, extraite à froid, décante quelques semaines avant d’être mise en bouteilles. Un produit naturel constitué à 100 % d’olives. Pour qu’une huile soit vierge extra, il faut que son taux d’acidité oléicole soit inférieur à 0,8 g par litre ; Terra Zakros, pour sa récolte 2019-2020 est à 0,38 g par litre… J’aime beaucoup cette huile d’olive qui ne contient pas, rappelons-le, de cholestérol ; elle est de type fruité vert, douce, ronde, possède une belle expression aromatique sur la fraîcheur avec une légère amertume en finale. Évidemment, c’est une huile d’olive vierge extra à privilégier à cru, en assaisonnement, pour escorter poissons, carpaccios, salades mais également à essayer sur des glaces, notamment avec notre fameuse vanille de La Réunion. Terra Zakros a obtenu juste avant le confinement une nouvelle récompense, et pas des moindres, puisque son huile a reçu le prix de la meilleure huile d’olive vierge-extra au monde lors d’un concours en Italie. Et tout récemment, c’est une médaille d’or décernée à Tokyo qui est venue enrichir la liste des distinctions pour Terra Zakros dont la réputation est en train de faire le tour du monde.
Sur l’île, quelques chefs de renom en usent et en abusent pour notre plus grand bien dans leurs préparations, c’est le cas du chef Marc Chappot du Relais & Châteaux Le Blue Margouillat à Saint Leu (3-vanilles GUIDE KASPRO 2020), le chef Thomas Lefevre du Bistrot de Pépé Gentil à Boucan-Canot (2-vanilles GK 2020) ou encore le chef à domicile Vincent Lagrange. Côté tarif, le prix public est à 14 € le litre et dégressif en fonction du conditionnement, du bidon d’un litre à 5 litres (11,90 € le litre). Certes, c’est un prix mais qui reste très doux au vu de la qualité de cette huile d’olive vierge extra artisanale et à la concurrence sur le marché réunionnais. Par comparaison, les bonnes huiles d’olives AOP de Provence sont vendues en métropole plus de 30 € le litre…
Les Crétois vous diront que l’huile d’olive de leur île est le meilleur remède pour vivre longtemps en bonne santé, cela a été prouvé ; en effet, l’huile d’olive fait partie intégrante du célèbre régime crétois. En 2000, la consommation d’huile d’olive pour un Crétois était en moyenne de 31 litres par an contre 4 litres en moyenne par an pour un Allemand et une moyenne de 25 litres par an pour un Européen. Guy Raphard importe également d’autres produits naturels de Zakros comme du miel au thym sauvage (7,50 € les 250 g ; 12,50 les 500 g), un miel typé, reconnu également comme un excellent antiseptique.
Amateurs de bonnes huiles d’olive, voici le contact de Guy Raphard : 06 92 07 15 17 ou https://www.zakros-huiledolive.re/.
La Fontaine Aromatique, l’huile de La Réunion !
Le chemin Surprise de Saint-Leu aux virages serrés vous mènera dans un havre de paix sympathique et charmant tenu par Johan Morel. Ce jeune homme, passionné de nature, est revenu sur les terres de ses origines pour relancer une activité jadis florissante tombée quelque peu dans l’oubli. Johan s’est lancé, il y a quelque six mois, dans la production artisanale d’huiles essentielles 100 % locales. Pour cela, il a retapé de ses mains avec l’aide d’un ami ferblantier et d’un tailleur de pierre, un alambic “lontan” où le temps a fait son oeuvre sur un cuivre devenu vert de gris. Niaouli, citronelle, géranium, camphre, tea tree, eucalyptus sont quelques-unes des plantes qu’il cultive alentour ou qu’il va lui même récolté dans les jardins de particuliers afin de les préparer à la distillation.
Chaque vendredi matin, c’est le rituel de la “cuite” à La Fontaine Aromatique, un moment qu’il aime partager car il accueille les touristes et les visiteurs curieux de cette pratique ancestrale et adeptes d’huiles essentielles. Il chauffe son alambic au feu de bois et laisse ensuite la distillation s’effectuer ; à titre informatif, quelque 200 kilos de feuilles de niaouli donneront, après 3 heures de chauffe, à peine 40 cl d’huile essentielle et une cinquantaine de litres d’hydrolats.
Durant tous ces échanges avec les visiteurs, Johan partage tous les bienfaits de ses huiles essentielles et se fait un point d’honneur de ne proposer que des huiles essentielles locales et qu’il a distillées lui-même. Le néo-distillateur fourmille d’idées pour développer son activité en créant des distillations originales comme lors des pleines lunes, et serait ravi de collaborer avec des chefs cuisiniers et des métiers de bouche qui sublimeraient ses produits issus du terroir réunionnais. L’une de ses dernières créations : l’huile essentielle de 4-épices…
Pour plus d’informations : https://www.lafontainearomatique.re/ et au 06 92 07 50 45
Mon voyage à Rodrigues !
Si vous n’aimez pas le calme, la vie au ralenti, vous déconnecter, le zourite, les nuances de bleu…alors n’allez pas à Rodrigues !
J’ai eu la chance il y a peu de passer une semaine à Rodrigues, à 2 heures d’avion de La Réunion en vol direct le samedi avec Air Austral, d’autres vols quotidiens sont possibles via Maurice avec Air Mauritius. Rodrigues fait partie de la République de Maurice.
On a souvent tendance à dire que La Réunion ressemblait à Rodrigues il y a quelque cinquante ans. C’est un peu réducteur tant pour l’une que pour l’autre île, chacun son chemin, son rythme, ses moyens…
Pour être allé à Rodirgues il y a 20 ans, de nombreux changements se sont opérés, notamment l’état des routes qui est devenu quasi impeccable aujourd’hui. Par contre la Nature, elle, n’a pas changé et c’est tant mieux car cette île de 40 000 habitants de 108 km2, perdue au milieu de l’océan Indien, n’est pas polluée par l’industrie ni par la société de consommation même si les tentations sont nombreuses de vouloir toujours imiter les autres.
Si vous êtes pressés, vous pouvez en une journée faire le tour et l’intérieur de l’île, mais ne soyez ni gourmands ni impatients, gardez en sous le coude pour nourrir d’autres sorties de votre séjour…
J’ai séjourné au Gombrani Lodge à Eau Vannée, non loin de Mont Lubin, sur les hauteurs de l’île. L’établissement de quatre chambres offre une vue magnifique sur l’île Gombrani et l’île aux Chats, du bleu nuancé à perte de vue. Les hôtes, Franceau et Christelle, sont d’une extrême gentillesse, prêts à vous rendre service. Ce couple de Rodriguais vous accueille avec respect et simplicité dans leur écrin végétalisé avec piscine et bungalows indépendants tout confort avec wifi dans les espaces communs. L’endroit est d’un calme absolu, toutefois perturbé par quelques chants de coqs et des beuglements de vaches qui vivent alentour en liberté surveillée… c’est dire le calvaire !
Je ne vais pas vous faire le guide touristique mais se rendre à l’île Cocos et découvrir autant d’oiseaux préservés est magnifique ; les plages sont superbes du côté de Saint-François et Graviers, et Port-Mathurin, la capitale, possède ce charme d’antan aux boutiques surannées et aux rues quadrillées… La boutique de souvenirs de Monsieur Le Clézio vaut la visite, ce dernier est le cousin du prix nobel de littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio et auteur de “Voyages à Rodrigues” et du “Chercheur d’Or” dans lesquels l’écrivain raconte la vie de son grand-père venu à Rodrigues pour chercher le trésor de La Buse, à lire avant et pendant votre séjour.
Durant cette semaine, j’ai pu réaliser quelques rencontres gourmandes. J’ai apprécié au gré des chemins du zourite et des poissons qui séchaient comme du linge au soleil. Le zourite qu’on appelle d’ailleurs “ourite” à Rodrigues est décliné à toutes les sauces : en salades, en carpaccio, en carrys, en condiments comme chez Madame. On y trouve aussi sur le bord de la route des chapelets de saucisses chinoises en plein air que les amateurs de sucré-salé apprécieront, façon sarcives !
Franceau du Gombrani Lodge aime cuisiner des produits de qualité de Rodrigues et ça se vérifie dans l’assiette ! Il propose des interprétations traditionnelles de la cuisine rodriguaise avec les fameux grains de l’île, du poulet la cour, du perroquet, du zourite aux lalos, et des excellentes côtes de porc rodriguais à la chinoise… Une belle et délicieuse adresse mais il faut y séjourner pour en profiter mais comme évoqué plus haut, l’endroit est très sympa.
Une autre belle découverte fut celle de Valérie’s du Havre Gourmand (en montant vers Mont Lubin depuis Port-Mathurin). Valérie est une boulangère-pâtissière-confiturière atteinte de cessité qui réalise de très bonnes confitures de fruits locaux dont la signature majeure est l’acidité. Peu sucrées, riches en fruits et avec cette fraîcheur apportée par l’acidité, ses confitures à base du fameux limon de Rodrigues mais aussi de citron pays, pamplemousse, ananas, fruit de la passion sont de véritables délices addictifs. Allez lui rendre visite, elle fait également des pains spéciaux, des gâteaux, des brioches…
La rencontre la plus surprenante fut celle de Raffaella de la table et chambre d’hôtes Mamy Chérie au village de La Ferme. Cette Italienne et son compagnon rodriguais Roland tiennent ensemble cette adresse qui vaut le coup de cœur à table car ils accueillent également sur réservation la clientèle extérieure. Passionnée par le bien manger, autodidacte, Raffi est une véritable cheffe dont l’offre à Rodrigues est sans pareille. Elle réalise elle-même ses charcuteries à base de porc rodriguais : saucissons, jambon cuit, lard façon colonnata, longe mais aussi son propre fromage frais à base du lait des vaches alentours, avec basilic et huile d’olive et une superbe focaccia… une tuerie !
Côté plats, Raffi cuisine l’Italie métissée à Rodrigues avec des produits locaux. Service à l’assiette soignée, avec des dressages travaillés comme ce poisson perroquet avec une purée de pommes de terre, des fleurs bleu pois papillon, navet blanc, légumes… cuisson maîtrisée à tous les étages. La suite ? des gnocchis maison avec une sauce tomate à base de saucisses créoles… on en redemande ! L’issue sucrée est tout aussi maîtrisée avec une charlotte façon tiramisu avec mangue, ananas, pittaya, agrumes… un régal ! Quelle prouesse de sentir la Grande Botte au milieu de l’Océan Indien ! Raffi adapte ses recettes en fonction des produits qu’elle a sous la main, c’est souvent du système D car à Rodrigues, on n’a pas tout ce qu’on veut, c’est aussi ça le travail du cuisinier : s’adapter et composer avec les moyens du bord !
En vous rendant à Rodrigues, vous ferez vous aussi sans doute de belles rencontres gourmandes, au-delà des hôtels et de certains restaurants dont la cuisine est souvent convenue, sans âme… Je suis allé visiter quelques tables, certaines m’ont laissé indifférent, d’autres ont été plus marquantes comme L’Atelier Gourmand à Port-Mathurin, la table moderne de la ville, bien tenue avec une assiette et un service qui tiennent la route ; ou encore la paillote Chez Solange et Robert à Saint-François où l’on ne met pas forcément de formes dans l’accueil et le service mais où les grillades (poissons entiers, poulet, saucisses…) sont bonnes, endroit rustique et typique !
Je me répète mais si vous n’aimez pas le luxe du calme et de la tranquillité, alors n’allez vraiment pas à Rodrigues ! Bon voyage !
Crevettes
Magnifiques crevettes impériales pêchées aux casiers, dans les eaux réunionnaises très profondes ! Elles sont naturellement roses ; pour info, la plupart des crevettes deviennent roses à la cuisson! Produits de saison ultra frais et très rares ! Trouvées ce matin à l’ Atelier de l’Océan à Piton Saint Leu ! Cela coûte 29,90 euros le kilo mais c’est vraiment exceptionnel ! À déguster simplement cru ou à peine poêlé ! Un régal ! Vous pouvez récupérer les grosses têtes pour en faire un bouillon avec citronnelle, feuille de combava et gingembre! Excellent pour mouiller un risotto !
Goyaviers
Qui dit 1er mai dit…muguet et goyavier…la rime est facile ! 🙂
Du côté de la chatoyante Plaine des Palmistes à La Réunion, avec ses platanes au feuillage jaunissant, le Verger Delatre, dirigé de main de maître par Mickael Delatre, accueille actuellement 7 jours sur 7 de 8h à 16h en continu ! Vous voguez ensuite dans une nature où les délicieuses baies rouges acidulées vous font de l’œil pour devenir vos jus, vos coulis, vos confitures, vos gelées…On n’y résiste pas !
Verger très bien entretenu où il est également possible de cueillir vos goyaviers sur un terrain plat, pratique et confortable avec des poussettes, des chaises roulantes, des jeunes enfants et personnes âgées !
Ne soyez pas sots, optez pour remplir le seau de 5 litres à 5 euros ou le seau de 10 litres à 10 euros ! La cueillette est facile et rapide tellement les goyaviers abondent en ce moment ! Vous pouvez joindre le brin goyavier Mickael au 06 92 56 39 50 !Touurnée générale de Victor Le Grand et Thomas Pitrel
Editions Flammarion
Marrakech
Marrakech, on s’y régale autant dans la rue que dans les palaces comme à La Mamounia avec son chef Rachid Agouray ou au restaurant Al Fassia ! À chaque coin de rue, son vendeur de pain, sa boucherie, son échoppe à thé, ses pâtisseries orientales ! On y mange tout le temps dans la ville ocre, à l’ombre des souks comme sur les terrasses ensoleillées !
Essaouira
Essaouira…oui ça ira ! Mogador ! Une ville de corsaires qui n’est pas sans rappeler Saint-Malo, La Rochelle ! Le vent, la lumière blanche de la saison, les mouettes qui flottent dans les airs donnent à cet endroit une atmosphère unique et immuable ! On comprend pourquoi nombre de poètes et artistes sont séduits par cette ville et que Jimmy Hendrix y a habité pendant 5 ans !
On y mange de beaux poissons évidemment tout frais pêchés mais aussi des oursins, de délicieuses huitres d’Oualidia !Marché à Marrakech
Changement de décor à l’envers d’Anvers : Marrakech ! Il fait nettement plus chaud et le soleil est royal !
Des couleurs, des saveurs, des odeurs, du bruit, de la douceur…