LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #39: Glenn Dané des restaurants Sauvage Plage à Saint-Gilles et Villa Sauvage à Saint-Pierre
Glenn Dané est l’un des associés des restaurants Sauvage Plage à Saint-Gilles et Villa Sauvage à Saint-Pierre qui emploient au total 60 salariés mis au chômage partiel depuis le 15 mars 2020. Le jeune trentenaire profite de ce temps mort pour civiliser des travaux à Sauvage Plage et prône davantage, durant ce confinement et pour l’avenir, une consommation de produits locaux.
Comment vivez-vous la situation ?
Outre le coup dur de devoir tout mettre à l’arrêt, c’est l’incertitude sur la reprise et sur le long terme qui est la plus angoissante. La peur de ne pas retrouver la convivialité de notre métier, la crainte de retrouver notre trésorerie à sec et donc d’avoir travaillé pour rien les années précédentes, l’appréhension d’une reprise trop molle qui nous obligerait à faire des licenciements économiques coûteux, et encore combien de mois de travail sans bénéfice pour justifier de tels licenciements ?
Je tiens tout de même à saluer les efforts de l’État pour le chômage partiel et leur volonté de sauvegarder notre métier qui fait la fierté de la France. Dans d’autres pays, tout le monde se serait retrouvé au chômage tout court, et sûrement pas à 70 % de son salaire.
Quel a été le menu d’hier soir ?
Velouté de patate douce, œuf poché, salade de choux rouge et tomate ancienne à la sauce Tamari.
C’est vous qui cuisinez à la maison ?
Non, ma femme, désolé…
Quelles activités le confinement vous permet-il de faire ?
Nous réaménageons le restaurant de Saint Gilles pour offrir plus de confort de travail à nos équipes.Et à la maison, c’est jardinage, bricolage, sport, et m’occuper de ma petite fille de 1 an. Je travaille autant qu’avant le confinement en fait, mais je n’ai pas le droit au chômage partiel…
Avez-vous mis des choses en place dans votre établissement ?
Non car si nous faisons de l’emporter, il y a de forte chance pour que nous ne puissions plus être éligibles aux mêmes aides si le confinement se prolonge. Le gouvernement n’est pas encore assez clair sur ce point et nous ne voulons pas prendre ce risque.
Un message à passer aux Réunionnais durant ces moments difficiles ?
Consommez local et de qualité, évitez tout produit alimentaire importé. Allez voir les poissonniers, les maraîchers bio, regardez les provenances dans les supermarchés. Et n’oubliez pas de venir nous voir dès que possible…