• Voyage (gourmand) en Corse

    Se rendre en Corse au mois de mars n’est pas la meilleure période pour se baigner ni pour séjourner car la météo est fraîche, voire neigeuse sur les hauteurs de l’île, et que les ¾ des établissements hôteliers et de restauration sont fermés, la reprise de la saison s’amorce à partir de Pâques et s’étale jusqu’en septembre/octobre.

    Venant de La Réunion, on ne vient pas en mars en Corse pour profiter des plages bien que certaines valent celles de l’île Maurice, la période est cependant idéale quand on veut prendre son temps et échanger avec les personnes rencontrées, vous trouverez toujours un endroit où dormir ! Et circuler sur les routes à cette période est un bonheur (à part Bastia et Ajaccio aux heures de sortie de bureau) !

    En Corse, il n’est pas rare au hasard d’une route de tomber sur des animaux : porcs, vaches, cabris… TK

    Quand vous dites que vous venez de La Réunion, il y a comme une solidarité insulaire qui se dégage chez les Corses avec lesquels vous échangez.

    Des routes aux paysages époustouflants ! TK

    Arrivée à l’aéroport d’Ajaccio, franc soleil, fond de l’air frais, avec une belle luminosité et un bleu brillant de la Méditerranée avec, sur les hauteurs, des sommets enneigés (on reste tout de même dans l’hémisphère nord et c’est la fin de l’hiver). Voiture de location récupérée direction le centre-ville d’Ajaccio pour un petit tour dans la cité de Napoléon (un musée lui est dédié) avant de prendre le chemin des sommets de l’île, dîtes-vous que dès que vous prenez les petites routes, la route de Cilaos est une autoroute ! 10 jours en Corse, quelque 1 200 kilomètres parcourus et une moyenne d’à peine moins de 40 kilomètres, cela vous permet d’évaluer les reliefs et l’exiguïté des routes. Mais partir à la découverte de ces magnifiques villages isolés avec ces variations minérales de sol vaut le voyage !

    Les paysages de l’Alta Roca. TK

    La première rencontre de ce voyage fut celle d’Élodie Balesi et de son oncle Félicien, qui sont perchés à Quenza, dans l’Alta Rocca, splendide route pour s’y rendre. Élodie et sa sœur Estelle ont repris la suite de l’institution hôtelière du village de leur tonton Félicien, le Sole e Monti (le soleil et la montagne). A 40 ans, Élodie est un sacré bout de femme, pêchue, courageuse, travailleuse avec une énergie et une volonté de fer à déplacer les Aiguilles du Bavella, magnifique site géologique qu’on aperçoit de Quenza et que les randonneurs du GR 20 garent en mémoire.

    Elodie Balesi qui nourrit ses cochons corses.TK

    Co-gérante du Sol e Monti, Élodie est aussi la cheffe du restaurant mais aussi productrice de porcs corses. L’accompagner le matin nourrir ses cochons sous la neige permet de se rendre compte de l’amour qu’elle porte à cette activité mais aussi la dureté des conditions du métier. Durant l’hiver, Élodie charcute une bonne partie de son temps pour préparer la saison : figatellu (saucisse de foie), rillettes, saucisses, saucisson…

    Une belle planche de charcuteries traditionnelles corses ! TK

    Un dîner au coin du feu alors que le vent soufflait fort dehors, avec des charcuteries en sa compagnie et celle de Félicien, a été une belle entrée en matière avec la Corse. S’en sont suivis un velouté de potiron, du veau (spécialité corse, notamment avec des olives) et un original flan à la châtaigne (autre produit star de la Corse).

    Autre belle rencontre, celle de Frédéric et Elisa Cappaccini du Domaine Cappa, situé à Albitreccia, à une trentaine de minutes d’Ajaccio.

    Dans la très belle et verdoyante vallée du Taravo, Frédéric élève comme son père, grand-père et arrière-grand-père le faisait des brebis bio Noire de Velay qu’il destine, aujourd’hui, à la restauration et prochainement à la conserverie. Dotés d’une superbe bâtisse du XIXe siècle aux pierres apparentes (ancienne laiterie destinée au roquefort), Frédéric et Elisa accueillent différents événements dans cet écrin de la nature, au calme, loin de tout. La passion et la défense du terroir du Taravo chevillées au corps, Frédéric réalise également de magnifiques confitures (sous les marques Domaine Cappa et Maison Cappaccini) qui valorisent et respectent le fruit comme rarement. Différentes variétés de figues, fraises, clémentines, abricots reine-claude, cerises, myrte, châtaignes sont transformées dans un vaste bâtiment moderne construit en 2019, à proximité du verger. Savoir-faire hérité de sa grand-mère, Frédéric cherche (et réussit) à mettre en pot la pureté du fruit en le cueillant à un degré de maturité précis afin de conserver toutes ses qualités gustatives. Un délice !

    Frédéric Cappaccini et ses confitures.TK

    Allez, encore une belle rencontre, celle du vigneron Antoine Arena à Patrimonio (Haute Corse) !

    Antoine Arena dans ses vignes. TK

    Je connaissais les vins de cet emblématique vigneron corse qui a contribué à faire connaître dans les années 1990 les vins corses sur le continent et ailleurs. Grâce en partie au visionnaire Antoine, Patrimonio est une appellation vivante qu’une jeune génération de vignerons engagés (dont les fils Antoine-Marie et Jean-Baptiste Arena) est en train de développer de belles manières. Antoine m’attendait devant le domaine avec son pick-up, qui avait déjà de la bouteille, pour m’emmener sur le terrain découvrir et me raconter l’histoire des différentes parcelles du domaine qu’il a transmis à ses deux fils. Des vieilles vignes de sciacarellu, niellucciu des générations précédentes au bianco gentile (le cépage blanc iconique du domaine, le fameux BG !), de Morta Maïo, Grotte di Sole, Hauts de Carco, qu’il a démaquisé à la toute nouvelle parcelle en devenir l’E-Cime.

    La belle visite dans cet amphithéâtre de vignes s’est poursuivie par une dégustation des vins du cadet Antoine-Marie en sa compagnie, où l’on a dégusté ses différentes cuvées à l’approche des mises en bouteilles, avec des élevages cuves, bois comme en amphores réalisées par le céramiste voisin et ami, Julien Truchon.

    Une nouvelle cuvée en devenir : E-Cime.TK

    On a ensuite franchi la route pour se rendre au domaine historique où Jean-Baptiste vinifie pour déguster les vins sur cuves et aussi quelques trésors d’Antoine qui vieillissent encore en fûts ! Des bonbons à l’état pur ! Et cette dégustation s’est terminée avec une excellente coppa de 36 mois et d’autres extras liquides ! Un régal !

    Les restaurants

    Comme déjà évoqué, la majorité des restaurants est fermée à cette période en Corse, cependant ceux qui restent ouverts à cette saison, surtout dans les écarts, sont des tables fréquentées par une clientèle locale, donc des adresses qui tiennent la route. En voici quelques-unes à travers toute la Corse :

    Le Relais à Sotta (à 25 minutes de Bonifaccio/Porto Vecchio)

    Une ambiance chaleureusement rustique. TK

    Véritable institution de la famille Pandolfi qui jongle entre la cuisine et les activités agricoles, notamment d’élevage bovin !

    Jacques-Antoine Pandolfi au service de l’affaire familiale. TK

    Au dîner, la vaste salle chaleureuse avec une immense rôtisserie et vue sur la cave souterraine où grands vins et charcuteries vieillissent, se remplit très vite.

    Vins et charcuteries se bonifient ! TK

    Jeunes et moins jeunes s’y retrouvent avec plaisir, on y croise des vignerons connus (Clos Canarelli) et des repas d’affaires. L’ardoise fait la part belle aux généreux plats traditionnels corses (beignets au fromage, sciacci (tarte pomme de terre fromage), figatellu, agneau de lait, veau…

    Beignets de fromage et sciacci de pomme de terre. TK
    Pâtes et agneau de lait corse. TK

    Le Relais

    Padullela

    20146 Sotta

    Tél. 04 95 20 80 21

    Chez Marie à Linguizetta (entre Bonifacio et Bastia)

    Gros coup de cœur pour cette table ! Vous ne miseriez pas un kopeck de l’extérieur sur cette adresse située sur l’axe routier principal qui relie le Sud et le Nord par la côte. Vous entrez dans une magnifique épicerie qui fait tabac avec un pan de murs tapissé de pâtes artisanales italiennes Setaro et de produits d’artisans locaux, et dans un second temps, vous pénétrez dans un restaurant lumineux aux couleurs pastel où il est agréable de s’y attabler. Les propriétaires, Pierre Orsini qui pratique un service doux et didactique, et Sergio, chef italien, ont construit un lieu délicieux où les plats ont des marqueurs italiens mais pas que, et avec une remarquable finesse d’exécution. Très bon sourcing de produits de saisons locaux et responsables, également du côté de la cave. Chez Marie, c’est beau, frais, léger, délicat et remarquable !

    Une adresse incontournable, quel que soit le bout de Corse visité, cette étape vaut le voyage !

    La partie bistrot/tabac. TK
    Une des salles du restaurant. TK

    Chez Marie

    Bravone, T10

    Tél. 04 95 38 81 85

    Le Sénèque

    C’est un tout petit restaurant situé dans la partie Est du Cap Corse, à Luri. Tenu par un couple dynamique et sympathique qui s’applique et s’implique au service comme en cuisine, Le Sénèque est une chaleureuse table, ode de la simplicité, avec un poêle à bois et quelques tables. L’accueil est chaleureux et la courte carte donne envie de goûter à tout. Huîtres de l’étang de Diana, beignets de fromages, carré de porc nustrale (pays), poissons, pâtes… Déclinaisons de fromages corses, à base de brebis, du plus doux au plus piquant. Le Sénèque est l’adresse hivernale de ce couple sérieux ; en saison, ils officient à une centaine de mètres de là à U Capezzu, sur le port, face à la mer, avec des plats davantage marins. Leur fritto misto du chalut vaut apparemment le détour ! Je reviendrai en Corse tester cette adresse !

    Le Sénèque

    13 Strada Di E

    20228 Luri

    Tél. 06 22 70 22 43

    L’Auberge du Col Saint-Georges (à 20 minutes d’Ajaccio)

    À proximité de l’unité d’embouteillage de l’eau minérale Saint-Georges, et sur le sommet du col Saint-Georges (700 m), l’auberge éponyme est une adresse familiale fréquentée par les locaux, qui la remplissent en nombre le week-end. Ambiance feu de cheminée où l’on grille viandes et figatellu, déco à l’ancienne, charme rustique et surtout assiettes très généreuses où l’on trouve entre autres plats traditionnels, du veau à l’olive, des cannelloni fourrés au brocciu et à la menthe ! L’auberge Prunelli à Bastellicacia est aussi une adresse authentique recommandable.

    L’Auberge du Col Saint-Georges

    San Giogiu Vecchiu, Grosseto-Prugna, 20128 Ornano

    Tél. 04 95 25 70 06

    Le Petit Restaurant (Ajaccio)

    Ce petit restaurant gastronomique de la vieille ville d’Ajaccio surprend par l’originalité de ses plats autour d’un menu imposé au dîner ou d’une carte blanche du chef, Vincent Boucher ! Une cuisine moderne où l’on joue sur les textures, avec des produits locaux sourcés notamment par le chef dans la nature alentour.

    Le Petit Restaurant

    3, rue Pozzi di Borgo

    20000 Ajaccio

    Tél. 04 20 01 88 81

    A Nepita (Ajaccio)

    Nepita est une herbe aromatique sauvage puissante aux parfums de menthe camphrée qu’on trouve à foison dans le maquis, c’est aussi cette bonne table d’Ajaccio tenue par un chef britannique, ancien étoilé, Simon Andrews, qui propose des assiettes goûteuses, lisibles aux assaisonnements marqués ! Les plats changent régulièrement voire au quotidien et sont souvent liés à la saisonnalité et à la pêche. Desserts gourmands. Service agréable et efficace

    A Nepita

    4, rue San Lazaro

    20000 Ajaccio

    Tél. 04 95 26 75 68

    https://www.anepita.fr/

    Le Mathy’s (Saint-Florent)

    Saint-Florent est le petit « Saint-Tropez » de la Corse, situé dans une magnifique baie, à proximité des Agriates (Haute Corse). L’hiver, les bateaux sont à quai, seules quelques tables sont ouvertes comme Le Mathys. Le chef, Thierry Burlot, qui a eu un beau parcours de cuisinier à Paris, propose une savoureuse cuisine avec des accents d’ailleurs où les produits du terroir corse, comme le sanglier, sont bien menés. Dressage appliqué, jus et sauces aboutis, les assiettes attestent l’univers d’un cuisinier qui aime le goût ! L’épouse du chef, qui est mauricienne, assure un service agréable et efficace !

    Le Mathy’s

    Rue Furnellu

    20217 Saint-Florent

    Tél. 04 95 37 20 73

    Voilà en substance mon itinéraire corse jalonné de bonnes tables, de bons produits, de somptueux paysages et de belles rencontres ! Je n’ai pas pu me rendre chez toutes les personnes qui m’avaient été recommandées, ce sera pour un prochain voyage, certainement à une autre saison pour profiter d’autres lumières, d’autres parfums, d’autres couleurs. Je remercie François-Régis, Nicolas, Yves, Lynda, Sébastien et Christophe pour les adresses et bons tuyaux !

    Voici pour terminer ce voyage d’autres photos d’endroits intéressants à découvrir, comme cet étonnant site archéologique de Cauria, les îles Sanguinaires du côté d’Ajaccio, le désert des Agriates…

    Les Agriates.TK
    Saint-Florent.TK
    Les menhirs de Cauria (Sartène).TK
    Le site archéologique de Cauria.TK
    Ajaccio, la ville de Napoléon Bonaparte. Pavé de la ville.TK
    La région de Castagniccia.TK
    Le Cap Corse.TK
    Cabris sur la route.TK
    Somptueux paysage sur les vignes de Patrimonio.TK
    Plage du côte de l’île Rousse.TK
    Jacques Higelin (Citadelle de Calvi).TK
    Sur les hauteurs de Calvi.TK
    Plage de Porticcio.TK
    Magnifique rooftop de l’hôtel San Carlu à Ajaccio.TK
    Les îles Sanguinaires.TK
    Littoral corse.TK
    Bière à la chataigne.TK
    De belles cuvées de Mathieu Piazza du Clos San Quilico à Patrimonio.TK
  • LE GUIDE KASPRO 2024

    La Sélection des Plus Belles Tables de La Réunion

    Le guide gastronomique indépendant de La Réunion qui rassemble tous les styles de cuisine proposés sur l’île, dévoile sa huitième édition. Le GUIDE KASPRO soutient le secteur de la restauration en incitant à la fréquentation des tables sélectionnées qui réalisent un travail artisanal où le fait-maison prime.

    Le GUIDE KASPRO 2024, La Huitième Édition

    Le célèbre guide gastronomique de La Réunion lève le voile sur sa huitième édition. En toute indépendance, le GUIDE KASPRO sélectionne des tables de l’île, tout style confondu, et valorise ainsi la diversité et l’excellence de la gastronomie réunionnaise. Il récompense à présent 6 professionnels de la restauration en leur attribuant un trophée.

    Le GUIDE KASPRO 2024, c’est 178 tables sélectionnées avec 14 nouvelles adresses ! Parmi la sélection 2024 du GUIDE KASPRO : 92 tables sont vanillées avec 9 tables 3-Vanilles, 31 tables 2-Vanilles et 52 tables 1-Vanille 44 adresses Budget Malin avec des plats à inférieur ou = à 13 € ou des formules à moins de 21 €.

    Un carnet gourmet de plus de 170 bonnes adresses d’artisans de bouche, de cavistes, d’épiceries fines classées par ville.

    Une sélection de tables insolites.

    Le GUIDE KASPRO 2024 est disponible sur l’île de La Réunion
    dans toutes les librairies, Fnac, Espaces Culturels Leclerc… et par e-mail à : guidekaspro@gmail.com

    19,95 €/230 pages

  • LE GUIDE KASPRO 2023



    Le GUIDE KASPRO 2023, c’est 176 tables sélectionnées et actualisées avec 21 nouvelles adresses !


    Parmi la sélection 2023 du GUIDE KASPRO : Une nouvelle table 3-Vanilles, 8 nouvelles tables 2-Vanilles et 15 nouvelles tables 1-Vanille.

    49 adresses Budget Malin avec des plats à moins de 12 € ou des formules à moins de 20 €.

    Le carnet gourmet du GUIDE KASPRO : plus de 160 bonnes adresses d’artisans de bouche, de cavistes, d’épiceries fines classées par ville.

    L’application gratuite du GUIDE KASPRO est complémentaire au guide papier car elle permet grâce à la géolocalisation de choisir rapidement votre table en fonction d’une distinction, d’un type de cuisine, d’un Budget Malin avec une mise en relation avec le restaurant.

    Le GUIDE KASPRO 2023 est disponible sur l’île de La Réunion
    dans toutes les librairies, Fnac, Centres Culturels Leclerc… et par mail à : guidekaspro@gmail.com

    19,95 €/230 pages



  • Le GUIDE KASPRO 2022

    Le GUIDE KASPRO 2022, c’est 165 tables sélectionnées avec 16 nouvelles adresses !
    Parmi la sélection 2022 du GUIDE KASPRO : 77 tables sont vanillées avec 8 tables 3-Vanilles, 23 tables 2-Vanilles et 46 tables 1-Vanille

    55 adresses Budget Malin avec des plats à moins de 12 € ou des formules à moins de 20 €.

    Le carnet gourmet du GUIDE KASPRO : plus de 150 bonnes adresses d’artisans de bouche, de cavistes, d’épiceries fines classées par ville.

    Nouveauté : Une nouvelle identité vanillée & l’application gratuite du GUIDE KASPRO
    Elle est complémentaire au guide papier car elle permet grâce à la géolocalisation de choisir rapidement votre table en fonction d’une distinction, d’un type de cuisine, d’un Budget Malin avec une mise en relation avec le restaurant.

    Le GUIDE KASPRO 2022 est disponible sur l’île de La Réunion
    dans toutes les librairies, Fnac, Centres Culturels Leclerc… et par mail à : guidekaspro@gmail.com

    19,95 €/216 pages

  • Florent Martin, premier sommelier du Four Seasons George V à La Réunion

    Florent Martin incarne l’élégance et la classe de la sommellerie française @TK

    Avec ses tenues élégantes et colorées, qui ne sont pas sans rappeler celles d’Éric Beaumard, son mentor et directeur du restaurant 3-étoiles Michelin, Le 5 au Four Seasons George V à Paris, le sommelier Florent Martin était à La Réunion pour l’inauguration de la cave à vins de l’hôtel 5*, Le Diana Dea Lodge sur les hauteurs de Sainte-Anne dans l’Est de l’île.

    Si pour Florent Martin, c’était une première à La Réunion ; celui-ci connaît bien l’insularité car ce jeune trentenaire est originaire de Corse, plus précisément d’Ajaccio. À 18 ans, il quitte l’Île de Beauté pour rejoindre une autre île, plus grande, La Grande Bretagne à Londres, où il travaillera quelques années dans les caves du chef cathodique Gordon Ramsay où il deviendra bilingue en parlant vin. Puis ce sera le Louis XV chez Alain Ducasse à Monaco avant d’intégrer il y a déjà dix ans, le grand palace parisien le Four Seasons George V où Éric Beaumard, chef sommelier à l’époque, le passionnera davantage au métier en dégustant grands vins et vins en devenir tout en rencontrant de nombreux vignerons de l’Hexagone et du monde entier, comme le péché mignon de Beaumard : les portos…

    Florent Martin et Bertrand Van Hauw, directeur du Diana Dea Lodge @TK

    Florent Martin fait partie des 3 finalistes retenus pour la finale du Meilleur Sommelier de France qui aura lieu, le 1er février. Ce sera sa quatrième participation à la finale de ce concours, autant que pour les finales du Meilleur Ouvrier de France. Un travail et une constance qui finiront un jour par payer… rien n’est vin…

    Espérons que son passage express à La Réunion où il a pu renouer avec le plaisir du service dont il est privé depuis quelques mois en métropole, puisse lui porter chance.

    Gewürztraminer Les Fous 2017 du Domaine Léon Boesch en Alsace et Sauvignon Blanc 2017 de Ken Forrester en Afrique du Sud @TK

    Avant le wine diner inaugural du Diana Dea Lodge, Florent Martin a réalisé une dégustation en public de deux vins qu’il avait choisis dans la nouvelle cave de l’hôtel : un sapide et salin sauvignon sud-africain 2017 de Stellenbosch du Domaine Ken Forrester, et un épicé et séduisant gewürztraminer sec Les Fous 2017 du bon et biodynamique domaine alsacien Léon Boesch.

    Florent Martin a signé les accords mets et vins de ce grand dîner créolonomique exclusivement avec les vins de la carte des vins de l’hôtel. Il a travaillé en concertation avec le chef Jofrane Dailly du Diana Dea Lodge.

    Triple Zéro du Domaine de La Taille aux Loups de Jacky Blot
    Perle d’huitre Marennes et Caviar Rova de Madagascar @TK

    À table, en « préambulles », la cuvée Triple Zéro de Jacky Blot du Domaine de La Taille aux Loups a apporté beaucoup de fraîcheur et de vivacité sur la perle d’huître Marennes et caviar Rova de Madagascar et le foie gras de Canard de Saint Joseph enrobé de sa fine gelée de vin de Cilaos. Triple Zéro est une célèbre cuvée effervescente de montlouis-sur-loire réalisée à base de chenin. Pourquoi Triple Zéro ? Zéro chaptalisation, Zéro liqueur de tirage, Zéro liqueur d’expédition : un extra-brut naturel !

    Foie gras enrobé d’une fine gelée de vin de Cilaos @TK

    Sur le chou coco à la vanille bleue, médaillon de langouste, voile d’eau de coco, c’est un très bon viognier, Taburnum 2017 des Vins de Vienne qui était proposé. Un blanc aromatique avec une belle matière, ronde, légèrement grasse, sur des arômes de pêche, d’abricot, et légèrement violette. La feuille d’huître qui a été ajoutée à la dernière minute à cette entrée, est venue déséquilibrer l’accord par le côté iodé du végétal qui s’est heurté aux notes de fruits blancs du vin. Cette IGP des Collines Rhodaniennes est élaborée avec talent par Les Vins de Vienne qui ne sont autres que trois grands vignerons de la vallée du Rhône, à savoir : Yves Cuilleron, Pierre Gaillard et François Villard.

    Chou de coco, médaillon de langouste, vanille bleue et eau de coco @TK
    Taburnum 2017 Les Vins de Vienne @TK

    Un sommelier doit casser les codes et proposer des surprises, c’est ce que pratique au quotidien, quand il n’est pas privé de son métier, Florent Martin. Avec cet accord de vin rouge sur le poisson, en l’occurrence un filet de lapia (gueule rouge) du Piton Armand, et des carottes du potager du Diana Dea Lodge, Florent Martin a surpris plus d’un convive à table. Mais quel vin, ce vin rouge ! Un gamay du beaujolais, du pur fruit de Morgon avec ce Lapierre 2018. Le gamay est un cépage qui, pour moi s’accorde avec de nombreuses choses à table, une sorte de passe-partout d’accords mets et vins : poissons, viandes, légumes, desserts fruits rouges et noirs, chocolat… Ce morgon est signé par la famille Lapierre qui a pris la suite de Marcel, aujourd’hui décédé, et qui poursuit le travail de ce pionnier des vins nature en France, il y a plus de quarante ans. Des vins nature complètement stabilisés…

    Ti lapia, carottes du Diana Dea et rougail tomates @TK

    Le plat suivant était un superbe mets autour du pigeonneau de la famille Roche des Avirons, avec une cuisse confite en croquette, et un suprême fondant, relevé d’un délicieux jus au café Bourbon Pointu de Madame Vidot qui a apporté une belle touche d’amertume à l’ensemble. Pour matcher avec la viande rouge, Florent Martin avait choisi un puissant et fin Nuits-Saint-Georges 2017 du Domaine Lécheneaut. Ce pinot noir de Bourgogne, encore jeune, affirmait déjà de la finesse et de l’élégance en bouche avec une matière structurée et solide.

    Pigeonneau des Avirons @TK
    Nuits-Saint-Georges 2017 du Domaine Lécheneaut @TK

    L’assiette de fromages, composée d’ossau-iraty, d’appenzeller et de filletta de Corse, a permis au sommelier du George V de proposer un nouvel accord insolite (de plus en plus courant pour les initiés et surtout, plus logique) : un vin blanc avec les fromages. Un Puligny-Montrachet 2018 du Domaine Bachelet-Monnot. Grande classe pour ce chardonnay de Bourgogne, d’une très grande finesse et précision, avec des notes végétales, minérales et d’une grande longueur. Un vin qui reflète parfaitement le terroir de Puligny et réalisé par un très bon domaine.

    Puligny-Montrachet 2018 du Domaine Bachelet-Monnot @TK

    Le dessert de la soirée était signé Jordan Gasco, chef-pâtissier du restaurant 2-étoiles, Le Chambard à Kaysersberg en Alsace, sous les ailes du chef Meilleur Ouvrier de France, Olivier Nasti. Jordan a travaillé il y a trois ans aux côtés du chef Jofrane Dailly au Saint-Michel à Saint-Gilles-les-Bains. Le pâtissier a réalisé un superbe dessert à base de chocolat bio noir et lacté Andoa de Valrhona, en différentes textures. L’accord de Florent Martin s’est porté sur un très bon maury hors d’âge à base de vieux grenache noir du Domaine Pouderoux dans le Roussillon. Un très bel accord qui a mis en avant l’équilibre sucre/acidité/sel/amer du chocolat du dessert avec les notes chocolatées, de pruneau, de fruits secs de ce maury, pas trop sucré. Le maury est un vin doux naturel, dit muté, dont la fermentation est stoppée par l’adjonction d’un alcool vinique.

    Le dessert chocolaté du chef pâtissier Jordan Gasco @TK
    Maury Hors d’Âge du Domaine Pouderoux @TK
  • Julien Richoux, de la graine de champion…

    Le jeune Julien Richoux, en vacances chez ses parents aux Avirons. @TK

    Julien Richoux n’était pas revenu à La Réunion depuis deux ans. Le contexte du Covid et l’arrêt de l’activité des restaurants en métropole lui ont permis de renouer avec ses racines et de recharger les batteries auprès des siens. Une façon aussi de se reconnecter avec le terroir local comme pêcher la truite sauvage à Roche-Plate du côté de la Rivières des Remparts… et réaliser de belles assiettes comme ce tartare, avec tempura de brèdes chouchou et billes de pamplemousse.

    Tartare de truite sauvage pays, tempura de feuilles de chouchou, brisures de pomelo, tagètes mango. @TK

    Même en vacances, il ne boude pas son plaisir à cuisiner, surtout pour ses parents aux Avirons, et de retrouver les fumets de la cuisine traditionnelle réunionnaise qu’il aime tant. C’est d’ailleurs en réalisant en septembre une pièce fabuleuse, gastronomique et technique, en hommage à La Réunion, qu’il a pu intégrer l’Union Compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis. Une pièce qu’il a accompagnée d’un dossier documenté qui racontait l’histoire de chacun des éléments de son plat : le pigeon (un clin d’œil aux Avirons), l’oignon Châteauvieux, le zembrokal, le rougail tomate… Une prouesse davantage a salué pour ce jeune cuisinier atteint de troubles « dys », une revanche pour ce collégien aux résultats peu encourageants, assisté d’une AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) durant ses années de cours à L’ Étang-Salé.

    Même en vacances, cuisiner est un plaisir ! @TK

    L’arrivée au lycée hôtelier de La Renaissance à Plateau Caillou a été pour lui le déclic. La pratique de la cuisine, l’internat, la rencontre avec certains professeurs comme Messieurs Lamy et Bayard, lui ont donné beaucoup de confiance et les résultats scolaires sont devenus tout d’un coup brillants, excellents. Durant son BEP et Bac Professionnel, il sera en stage dans de beaux établissements à La Réunion comme La Case Pitey et le Blue Margouillat ainsi qu’à la fromagerie Au Bon Fromage d’Étang-Salé quand cette dernière lança son offre de restauration. Lauréat du concours du Meilleur Espoir de l’Océan Indien, Julien Richoux part faire un stage dans les cuisines de l’Élysée sous la présidence de François Hollande et sous les ordres du chef Guillaume Gomez. Il y préparera un concours, celui du Grand Cordon d’Or de la Cuisine Française à Monaco, qui lui permettra, à 16/17 ans de découvrir l’univers de la compétition culinaire.

    Brèdes, chutney de tomates arbustes, La Réunion est toujours présente dans ses plats…@TK

    Après La Réunion, il intègre un BTS à la réputée École Ferrandi à Paris où il alterne deux mois de cours et deux mois de pratique au Mandarin Oriental chez le chef Thierry Marx où il deviendra employé après l’obtention de son diplôme. Évoluant à différents postes et dans les différents restaurants du palace de la rue Saint-Honoré, Julien officie au restaurant principal du Mandarin, Le Camélia. Il y côtoiera Mory Sako, l’une des révélations de la dernière saison de Top Chef, parti aujourd’hui vers des aventures personnelles.

    Pluma ibérica, salade d’herbes folles, fricassées de brèdes chouchou, chutney de tomates arbustes @TK

    À 22 ans, Julien Richoux, la tête bien sur les épaules, ambitionne de multiplier les expériences chez les grands cuisiniers. Décomplexé à present de ses troubles dys, il construit méthodiquement sa carrière et vise grand et haut. Et pourquoi pas ouvrir un jour une table dans le hameau des Hautes-Pyrénées où son père, horticulteur renommé à La Réunion, a planté de nombreuses variétés d’arbres fruitiers rares et de légumes anciens…

    Julien Richoux est né en 1998, une année de champions du monde qui pourrait peut-être bien lui porter chance pour la suite de sa vie…

  • Stéphane Carrade, chef deux-étoiles au Skiff Club sur le Bassin d’Arcachon

    Stéphane Carrade au Choka Bleu où il a réalisé deux diners à quatre mains avec le chef Virassamy-Macé @TK

    C’est parce qu’il avait des fourmis dans les mains et un horizon bouché en raison des fermetures des restaurants en métropole, que le chef Stéphane Carrade a décidé de venir à La Réunion durant les fêtes de cette année si particulière. Une île qu’il connaît très bien et avec laquelle il partage une histoire d’amour depuis plus de trente ans ; il y puise une partie de sa créativité dans les plats qu’il réalise désormais au Skiff Club sur le Bassin d’Arcachon. La Réunion, il l’a découverte en effectuant son service militaire au RSMA de Saint-Pierre. Un séjour qui l’aura marqué professionnellement et sentimentalement, et il ne regrette aucunement d’avoir dû quitter l’hôtel Hilton à Londres dans lequel il avait débuté sa carrière après l’obtention de son CAP-BEP à Talence près de Bordeaux.

    Carpaccio de thon,, huître grillée, king crabe, coussinet de pâtes © GP

    Sa cuisine qu’il qualifie aujourd’hui de « terroir progressif » vient, aussi étonnant soit-il, du maloya qui dans les années 1990 observait un élan de modernisme en incluant de l’électrique dans cette musique traditionnelle. Stéphane Carrade veut que sa cuisine évolue en permanence, davantage aujourd’hui ; il est hors de question qu’un plat reste à la carte plus d’une saison. Après son service militaire, il reviendra sur l’île travailler durant un an au restaurant Les Flamboyants à Saint-Pierre (aujourd’hui Maison Blanche, rue du Four à Chaux) aux côtés d’un patron savoyard qui composait entre cuisine créole et métro tout en proposant des fondues aux fromages, un vaste programme… Mais une période suffisamment longue qui permettra au chef de faire plus ample connaissance avec les épices locales et le terroir de l’île, et qui s’imprimera à jamais dans l’ADN de sa cuisine.

    Seiche et mousse de dormeur, berniques aux févettes, croque de sel © GP

    Arrivé au Skiff Club du côté d’Arcachon en juillet 2016, le chef Carrade a réussi un tour de force en obtenant en moins de quatre ans, 2 étoiles au Guide Michelin après avoir décroché la première étoile quelques mois seulement après l’ouverture de ce restaurant de l’hôtel Haiitza. Les étoiles, ce chef, jeune quinquagénaire natif de Tarbes, y avait déjà goûtées dans les différents établissements dans lesquels il a construit sa carrière. Les Relais & Châteaux, très souvent étoilés, ont jalonné son parcours : du Château Saint-Martin en Côte d’Azur, La Ferme Saint-Siméon à Honfleur puis l’établissement de Roger Souvereyns, 2* Michelin, à Hasselt en Belgique, avec ensuite en Ardèche, La Cardinale à Baix aux côtés du chef Éric Sapet, et, en 1995, l’établissement du chef Jean Bardet, Le Château Belmont, 2 étoiles Michelin à Tours, qui sera le mentor du chef Carrade. En 1998, il souhaite retrouver ses origines et s’associe pour le rachat d’un bel établissement à Jurançon, Chez Ruffet. Il y obtiendra 2 étoiles au Guide Michelin en 2006 avant que l’adresse ne perde de sa superbe et décline en raison d’une mauvaise association. Le chef Carrade rebondit en devenant directeur d’un hôtel-restaurant, La Guérinière sur le Bassin d’Arcachon, où il sera directeur-chef durant 4 ans. C’est ensuite le Grand Hôtel de Bordeaux, bien heureux de trouver un chef originaire du Sud-Ouest, qui lui confie les cuisines de la brasserie tout en préparant l’arrivée du médiatique chef Gordon Ramsay pour le restaurant gastronomique. Puis il écrira cette belle page qu’il continue de peaufiner au Skiff Club avec ses deux étoiles Michelin ! La Réunion fait partie de son répertoire gastronomique ; il utilise souvent dans ses plats des ingrédients de l’île : vanille, massalé, lentilles de Cilaos ; et il n’hésite pas à demander aux maraîchers du Bassin de lui faire pousser des chouchoux comme des brèdes. Cette pause imposée par le confinement et l’éloignement, lui permet également d’élaborer de nouveaux plats comme cette dernière inspiration née à proximité du lagon : un blinis à la farine de sarrazin, avec une crème de tamarin, des lentilles de Cilaos et du caviar d’Aquitaine, un mets qui traduit à la fois ses origines et ses influences réunionnaises.

    Pigeon laqué au vieux rhum @GP

  • Le GUIDE KASPRO 2021

    GUIDE KASPRO, l’unique guide gastronomique indépendant de La Réunion qui rassemble tous les styles de cuisine proposés sur l’île, sort sa cinquième édition. Le GUIDE KASPRO soutient la gastronomie locale en cette période compliquée comme il l’aura fait durant toute la période du confinement.

    Le GUIDE KASPRO 2021, c’est 159 tables sélectionnées avec 20 nouvelles adresses ! Parmi la sélection 2021 du GUIDE KASPRO : 73 tables sont vanillées avec 8 tables 3-Vanilles, 21 tables 2-Vanilles et 44 tables 1-Vanille.

    56 adresses Budget Malin avec des plats à moins de 12 € ou des formules à moins de 20 €.

    Le carnet gourmet du GUIDE KASPRO : toutes les bonnes adresses d’artisans de bouche, de cavistes, d’épiceries fine classées par ville.

    Nouveauté : Les Insolites du GUIDE KASPRO

    Des endroits atypiques qui n’ont pas le fonctionnement classique d’un restaurant mais où l’on sert une cuisine de qualité. Exemples : le lycée hôtelier de Plateau Caillou, le Centhor, le Cabaret Pat’Jaune…

    Le GUIDE KASPRO 2021 est disponible sur l’île de La Réunion dans toutes les librairies, Fnac, Centres Culturels Leclerc… Prix : 19,95 €

  • Cheese La Réunion !

    Le tout souriant Rodolphe Le Meunier, MOF Fromager, en visite à La Réunion @TK

    Si Rodolphe Le Meunier avait été boulanger, cela aurait presque été trop facile. Non, le jeune homme de Touraine, petit-fils d’une éleveuse de chèvres et productrice de fromages au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et fils de fromager affineur, est tombé dans la marmite caprine dès sa naissance avant de devenir fromager après un IUT Tech de Co. Et parce que Rodolphe ne se voyait pas rester toute sa vie derrière son comptoir à découper des meules, l’ambitieux fromager affineur s’est lancé dans le concours des Meilleurs Ouvriers de France, spécialité Fromager. Après une première tentative en 2004, un titre de champion de France en 2005, de champion du monde au Sirah en janvier 2007, il décroche le Graal en mars 2007 en devenant Meilleur Ouvrier de France Fromager à seulement 32 ans. Rodolphe Le Meunier fait partie du club très fermé de seulement 24 Meilleurs Ouvriers de France Fromagers. « Un bon fromager est une personne qui trouve le bon fromage au bon client ! » clame fort Rodolphe Le Meunier.

    Aujourd’hui, ses quelque 400 variétés de fromages qu’il source aux quatre coins de l’Hexagone et en Europe, voyagent après affinage, sur toute la planète pour satisfaire les épicuriens de différentes pâtes. En plus de cette expérience internationale, la sélection fromagère de Rodolphe Le Meunier sillonne toujours les marchés de son berceau familial, la Touraine, en plus de sa fromagerie dans les halles de Tours.

    Le MOF Fromager a découvert et a fondu de plaisir pour La Réunion lors de la 2e édition de Vinocité, le salon du vin et du champagne qui s’est déroulé en novembre 2019. Actuellement sur l’île pour prendre du bon temps en famille, le Tourangeau est aussi en mode séduction pour développer des projets afin de proposer aux Réunionnais les fromages qu’il sélectionne au quotidien avec passion et expertise.

    Le MOF souhaite proposer des fromages aux saveurs locales !

    Généreux, le fromager souhaiterait également rendre la pareille à La Réunion en valorisant l’île. Créatif, inventif, Rodolphe Le Meunier réfléchit actuellement à quelques fromages qu’il pourrait marier à des épices emblématiques du riche terroir réunionnais et qu’il proposerait aussi en métropole… Mais motus et bouche cousue pour le moment…

    Rodolphe Le Meunier propose une sélection de plus de 70 fromages à l’épicerie fine Ô Ti Marché à Saint-Gilles-les-Bains @TK

    Il est déjà possible de trouver plus de 70 variétés de fromages de Rodolphe Le Meunier à l’épicerie fine Ô Ti Marché à Saint-Gilles-les-Bains. Voici la liste non exhaustive de quelques délices : de l’abondance au lait cru (vache, 3,90 €/100 g), crémeux de Cîteaux aux truffes (vache, 16 € la pièce), jeune Autize (chèvre, 4,20 €/100 g), Lou Bren (brebis, 5 €/100 g), salers (vache, 4,60 €/100 g), tomme du Jura à l’ail des ours (vache, 4,20 €/100 g)…



  • L’Alambiquette

    Muriel et Vincent au près de leurs biquettes @TK

    Muriel et Vincent Dambreville proposent depuis le mois de mai une jolie production à base de lait de chèvre sur le marché des Avirons le samedi matin et à partir de ce dimanche matin, sur le marché forain d’Etang-Salé-les-Bains. Quel travail, quel parcours de plus de quatre ans pour ce résultat qui tient toutes ses promesses.

    Les pensionnaires de l’Alambiquette @TK

    C’est sur leur exploitation de 5 hectares, à 800 mètres d’altitude au Tévelave que le couple a installé sa chèvrerie et sa fromagerie L’Alambiquette. Un environnement idéal pour élever des bêtes avec une nature généreuse. Quelque 18 chèvres de race alpines et saanens vivent paisiblement dans ce cadre verdoyant en donnant une trentaine de litres de lait par jour à leurs éleveurs pour la fabrication de leurs différentes préparations.

    Vous l’aimez comment votre crottin ? @TK

    La gamme que propose Muriel et Vincent est large et bien menée. On trouvera bien évidemment du chèvre frais nature comme parfumé à l’ail et aux fines herbes ; poivrons oignons ou encore basilic lavande. Pour les affinés, on part du crottin demi-crémeux au crémeux avec également des secs particulièrement savoureux avec un tour de poivre du moulin et une bonne huile d’olive. La briquette et la bûche complètent la liste des affinés. Des fromages à tartiner sont également au programme tout comme des yaourts ou encore des crèmes dessert à la vanille et au chocolat.

    Affinage en cours des crottins et des briquettes @TK
    Le fromage à tartiner de l’Alambiquette @

    L’ensemble de la production de L’Alambiquette est de très bonne tenue, réalisée avec beaucoup de sérieux, de passion et d’enthousiasme. Les gastronomes de La Réunion vont vite adhérer à ces fromages de chèvre fermiers tellement les débuts de Muriel et Vincent sont prometteurs. À suivre de très près !

    Vincent et Muriel dans leur fromagerie @TK

    Contact de Muriel et Vincent : 06 92 37 89 76.