Voyage (gourmand) en Corse
Se rendre en Corse au mois de mars n’est pas la meilleure période pour se baigner ni pour séjourner car la météo est fraîche, voire neigeuse sur les hauteurs de l’île, et que les ¾ des établissements hôteliers et de restauration sont fermés, la reprise de la saison s’amorce à partir de Pâques et s’étale jusqu’en septembre/octobre.
Venant de La Réunion, on ne vient pas en mars en Corse pour profiter des plages bien que certaines valent celles de l’île Maurice, la période est cependant idéale quand on veut prendre son temps et échanger avec les personnes rencontrées, vous trouverez toujours un endroit où dormir ! Et circuler sur les routes à cette période est un bonheur (à part Bastia et Ajaccio aux heures de sortie de bureau) !
Quand vous dites que vous venez de La Réunion, il y a comme une solidarité insulaire qui se dégage chez les Corses avec lesquels vous échangez.
Arrivée à l’aéroport d’Ajaccio, franc soleil, fond de l’air frais, avec une belle luminosité et un bleu brillant de la Méditerranée avec, sur les hauteurs, des sommets enneigés (on reste tout de même dans l’hémisphère nord et c’est la fin de l’hiver). Voiture de location récupérée direction le centre-ville d’Ajaccio pour un petit tour dans la cité de Napoléon (un musée lui est dédié) avant de prendre le chemin des sommets de l’île, dîtes-vous que dès que vous prenez les petites routes, la route de Cilaos est une autoroute ! 10 jours en Corse, quelque 1 200 kilomètres parcourus et une moyenne d’à peine moins de 40 kilomètres, cela vous permet d’évaluer les reliefs et l’exiguïté des routes. Mais partir à la découverte de ces magnifiques villages isolés avec ces variations minérales de sol vaut le voyage !
La première rencontre de ce voyage fut celle d’Élodie Balesi et de son oncle Félicien, qui sont perchés à Quenza, dans l’Alta Rocca, splendide route pour s’y rendre. Élodie et sa sœur Estelle ont repris la suite de l’institution hôtelière du village de leur tonton Félicien, le Sole e Monti (le soleil et la montagne). A 40 ans, Élodie est un sacré bout de femme, pêchue, courageuse, travailleuse avec une énergie et une volonté de fer à déplacer les Aiguilles du Bavella, magnifique site géologique qu’on aperçoit de Quenza et que les randonneurs du GR 20 garent en mémoire.
Co-gérante du Sol e Monti, Élodie est aussi la cheffe du restaurant mais aussi productrice de porcs corses. L’accompagner le matin nourrir ses cochons sous la neige permet de se rendre compte de l’amour qu’elle porte à cette activité mais aussi la dureté des conditions du métier. Durant l’hiver, Élodie charcute une bonne partie de son temps pour préparer la saison : figatellu (saucisse de foie), rillettes, saucisses, saucisson…
Un dîner au coin du feu alors que le vent soufflait fort dehors, avec des charcuteries en sa compagnie et celle de Félicien, a été une belle entrée en matière avec la Corse. S’en sont suivis un velouté de potiron, du veau (spécialité corse, notamment avec des olives) et un original flan à la châtaigne (autre produit star de la Corse).
Autre belle rencontre, celle de Frédéric et Elisa Cappaccini du Domaine Cappa, situé à Albitreccia, à une trentaine de minutes d’Ajaccio.
Dans la très belle et verdoyante vallée du Taravo, Frédéric élève comme son père, grand-père et arrière-grand-père le faisait des brebis bio Noire de Velay qu’il destine, aujourd’hui, à la restauration et prochainement à la conserverie. Dotés d’une superbe bâtisse du XIXe siècle aux pierres apparentes (ancienne laiterie destinée au roquefort), Frédéric et Elisa accueillent différents événements dans cet écrin de la nature, au calme, loin de tout. La passion et la défense du terroir du Taravo chevillées au corps, Frédéric réalise également de magnifiques confitures (sous les marques Domaine Cappa et Maison Cappaccini) qui valorisent et respectent le fruit comme rarement. Différentes variétés de figues, fraises, clémentines, abricots reine-claude, cerises, myrte, châtaignes sont transformées dans un vaste bâtiment moderne construit en 2019, à proximité du verger. Savoir-faire hérité de sa grand-mère, Frédéric cherche (et réussit) à mettre en pot la pureté du fruit en le cueillant à un degré de maturité précis afin de conserver toutes ses qualités gustatives. Un délice !
Allez, encore une belle rencontre, celle du vigneron Antoine Arena à Patrimonio (Haute Corse) !
Je connaissais les vins de cet emblématique vigneron corse qui a contribué à faire connaître dans les années 1990 les vins corses sur le continent et ailleurs. Grâce en partie au visionnaire Antoine, Patrimonio est une appellation vivante qu’une jeune génération de vignerons engagés (dont les fils Antoine-Marie et Jean-Baptiste Arena) est en train de développer de belles manières. Antoine m’attendait devant le domaine avec son pick-up, qui avait déjà de la bouteille, pour m’emmener sur le terrain découvrir et me raconter l’histoire des différentes parcelles du domaine qu’il a transmis à ses deux fils. Des vieilles vignes de sciacarellu, niellucciu des générations précédentes au bianco gentile (le cépage blanc iconique du domaine, le fameux BG !), de Morta Maïo, Grotte di Sole, Hauts de Carco, qu’il a démaquisé à la toute nouvelle parcelle en devenir l’E-Cime.
La belle visite dans cet amphithéâtre de vignes s’est poursuivie par une dégustation des vins du cadet Antoine-Marie en sa compagnie, où l’on a dégusté ses différentes cuvées à l’approche des mises en bouteilles, avec des élevages cuves, bois comme en amphores réalisées par le céramiste voisin et ami, Julien Truchon.
On a ensuite franchi la route pour se rendre au domaine historique où Jean-Baptiste vinifie pour déguster les vins sur cuves et aussi quelques trésors d’Antoine qui vieillissent encore en fûts ! Des bonbons à l’état pur ! Et cette dégustation s’est terminée avec une excellente coppa de 36 mois et d’autres extras liquides ! Un régal !
Les restaurants
Comme déjà évoqué, la majorité des restaurants est fermée à cette période en Corse, cependant ceux qui restent ouverts à cette saison, surtout dans les écarts, sont des tables fréquentées par une clientèle locale, donc des adresses qui tiennent la route. En voici quelques-unes à travers toute la Corse :
Le Relais à Sotta (à 25 minutes de Bonifaccio/Porto Vecchio)
Véritable institution de la famille Pandolfi qui jongle entre la cuisine et les activités agricoles, notamment d’élevage bovin !
Au dîner, la vaste salle chaleureuse avec une immense rôtisserie et vue sur la cave souterraine où grands vins et charcuteries vieillissent, se remplit très vite.
Jeunes et moins jeunes s’y retrouvent avec plaisir, on y croise des vignerons connus (Clos Canarelli) et des repas d’affaires. L’ardoise fait la part belle aux généreux plats traditionnels corses (beignets au fromage, sciacci (tarte pomme de terre fromage), figatellu, agneau de lait, veau…
Le Relais
Padullela
20146 Sotta
Tél. 04 95 20 80 21
Chez Marie à Linguizetta (entre Bonifacio et Bastia)
Gros coup de cœur pour cette table ! Vous ne miseriez pas un kopeck de l’extérieur sur cette adresse située sur l’axe routier principal qui relie le Sud et le Nord par la côte. Vous entrez dans une magnifique épicerie qui fait tabac avec un pan de murs tapissé de pâtes artisanales italiennes Setaro et de produits d’artisans locaux, et dans un second temps, vous pénétrez dans un restaurant lumineux aux couleurs pastel où il est agréable de s’y attabler. Les propriétaires, Pierre Orsini qui pratique un service doux et didactique, et Sergio, chef italien, ont construit un lieu délicieux où les plats ont des marqueurs italiens mais pas que, et avec une remarquable finesse d’exécution. Très bon sourcing de produits de saisons locaux et responsables, également du côté de la cave. Chez Marie, c’est beau, frais, léger, délicat et remarquable !
Une adresse incontournable, quel que soit le bout de Corse visité, cette étape vaut le voyage !
Chez Marie
Bravone, T10
Tél. 04 95 38 81 85
Le Sénèque
C’est un tout petit restaurant situé dans la partie Est du Cap Corse, à Luri. Tenu par un couple dynamique et sympathique qui s’applique et s’implique au service comme en cuisine, Le Sénèque est une chaleureuse table, ode de la simplicité, avec un poêle à bois et quelques tables. L’accueil est chaleureux et la courte carte donne envie de goûter à tout. Huîtres de l’étang de Diana, beignets de fromages, carré de porc nustrale (pays), poissons, pâtes… Déclinaisons de fromages corses, à base de brebis, du plus doux au plus piquant. Le Sénèque est l’adresse hivernale de ce couple sérieux ; en saison, ils officient à une centaine de mètres de là à U Capezzu, sur le port, face à la mer, avec des plats davantage marins. Leur fritto misto du chalut vaut apparemment le détour ! Je reviendrai en Corse tester cette adresse !
Le Sénèque
13 Strada Di E
20228 Luri
Tél. 06 22 70 22 43
L’Auberge du Col Saint-Georges (à 20 minutes d’Ajaccio)
À proximité de l’unité d’embouteillage de l’eau minérale Saint-Georges, et sur le sommet du col Saint-Georges (700 m), l’auberge éponyme est une adresse familiale fréquentée par les locaux, qui la remplissent en nombre le week-end. Ambiance feu de cheminée où l’on grille viandes et figatellu, déco à l’ancienne, charme rustique et surtout assiettes très généreuses où l’on trouve entre autres plats traditionnels, du veau à l’olive, des cannelloni fourrés au brocciu et à la menthe ! L’auberge Prunelli à Bastellicacia est aussi une adresse authentique recommandable.
L’Auberge du Col Saint-Georges
San Giogiu Vecchiu, Grosseto-Prugna, 20128 Ornano
Tél. 04 95 25 70 06
Le Petit Restaurant (Ajaccio)
Ce petit restaurant gastronomique de la vieille ville d’Ajaccio surprend par l’originalité de ses plats autour d’un menu imposé au dîner ou d’une carte blanche du chef, Vincent Boucher ! Une cuisine moderne où l’on joue sur les textures, avec des produits locaux sourcés notamment par le chef dans la nature alentour.
Le Petit Restaurant
3, rue Pozzi di Borgo
20000 Ajaccio
Tél. 04 20 01 88 81
A Nepita (Ajaccio)
Nepita est une herbe aromatique sauvage puissante aux parfums de menthe camphrée qu’on trouve à foison dans le maquis, c’est aussi cette bonne table d’Ajaccio tenue par un chef britannique, ancien étoilé, Simon Andrews, qui propose des assiettes goûteuses, lisibles aux assaisonnements marqués ! Les plats changent régulièrement voire au quotidien et sont souvent liés à la saisonnalité et à la pêche. Desserts gourmands. Service agréable et efficace
A Nepita
4, rue San Lazaro
20000 Ajaccio
Tél. 04 95 26 75 68
Le Mathy’s (Saint-Florent)
Saint-Florent est le petit « Saint-Tropez » de la Corse, situé dans une magnifique baie, à proximité des Agriates (Haute Corse). L’hiver, les bateaux sont à quai, seules quelques tables sont ouvertes comme Le Mathys. Le chef, Thierry Burlot, qui a eu un beau parcours de cuisinier à Paris, propose une savoureuse cuisine avec des accents d’ailleurs où les produits du terroir corse, comme le sanglier, sont bien menés. Dressage appliqué, jus et sauces aboutis, les assiettes attestent l’univers d’un cuisinier qui aime le goût ! L’épouse du chef, qui est mauricienne, assure un service agréable et efficace !
Le Mathy’s
Rue Furnellu
20217 Saint-Florent
Tél. 04 95 37 20 73
Voilà en substance mon itinéraire corse jalonné de bonnes tables, de bons produits, de somptueux paysages et de belles rencontres ! Je n’ai pas pu me rendre chez toutes les personnes qui m’avaient été recommandées, ce sera pour un prochain voyage, certainement à une autre saison pour profiter d’autres lumières, d’autres parfums, d’autres couleurs. Je remercie François-Régis, Nicolas, Yves, Lynda, Sébastien et Christophe pour les adresses et bons tuyaux !
Voici pour terminer ce voyage d’autres photos d’endroits intéressants à découvrir, comme cet étonnant site archéologique de Cauria, les îles Sanguinaires du côté d’Ajaccio, le désert des Agriates…
Cheese La Réunion !
Si Rodolphe Le Meunier avait été boulanger, cela aurait presque été trop facile. Non, le jeune homme de Touraine, petit-fils d’une éleveuse de chèvres et productrice de fromages au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et fils de fromager affineur, est tombé dans la marmite caprine dès sa naissance avant de devenir fromager après un IUT Tech de Co. Et parce que Rodolphe ne se voyait pas rester toute sa vie derrière son comptoir à découper des meules, l’ambitieux fromager affineur s’est lancé dans le concours des Meilleurs Ouvriers de France, spécialité Fromager. Après une première tentative en 2004, un titre de champion de France en 2005, de champion du monde au Sirah en janvier 2007, il décroche le Graal en mars 2007 en devenant Meilleur Ouvrier de France Fromager à seulement 32 ans. Rodolphe Le Meunier fait partie du club très fermé de seulement 24 Meilleurs Ouvriers de France Fromagers. « Un bon fromager est une personne qui trouve le bon fromage au bon client ! » clame fort Rodolphe Le Meunier.
Aujourd’hui, ses quelque 400 variétés de fromages qu’il source aux quatre coins de l’Hexagone et en Europe, voyagent après affinage, sur toute la planète pour satisfaire les épicuriens de différentes pâtes. En plus de cette expérience internationale, la sélection fromagère de Rodolphe Le Meunier sillonne toujours les marchés de son berceau familial, la Touraine, en plus de sa fromagerie dans les halles de Tours.
Le MOF Fromager a découvert et a fondu de plaisir pour La Réunion lors de la 2e édition de Vinocité, le salon du vin et du champagne qui s’est déroulé en novembre 2019. Actuellement sur l’île pour prendre du bon temps en famille, le Tourangeau est aussi en mode séduction pour développer des projets afin de proposer aux Réunionnais les fromages qu’il sélectionne au quotidien avec passion et expertise.
Généreux, le fromager souhaiterait également rendre la pareille à La Réunion en valorisant l’île. Créatif, inventif, Rodolphe Le Meunier réfléchit actuellement à quelques fromages qu’il pourrait marier à des épices emblématiques du riche terroir réunionnais et qu’il proposerait aussi en métropole… Mais motus et bouche cousue pour le moment…
Il est déjà possible de trouver plus de 70 variétés de fromages de Rodolphe Le Meunier à l’épicerie fine Ô Ti Marché à Saint-Gilles-les-Bains. Voici la liste non exhaustive de quelques délices : de l’abondance au lait cru (vache, 3,90 €/100 g), crémeux de Cîteaux aux truffes (vache, 16 € la pièce), jeune Autize (chèvre, 4,20 €/100 g), Lou Bren (brebis, 5 €/100 g), salers (vache, 4,60 €/100 g), tomme du Jura à l’ail des ours (vache, 4,20 €/100 g)…
Beef lovers ?
Voilà quelques mois, des noms anglo-saxons sont venus, au rayon bœuf des boucheries de l’île, fleurir les étals. Flank steak*, flat iron*, T-bone*, chuck flap*…
Mais de quel droit se permettent-ils de bousculer nos habitudes franco-françaises de carnivores et de malmener ainsi la langue de Molière ? Adieu donc paleron, basses-côtes, bavette et autre onglet ? Que nenni, ce sont majoritairement les traductions littérales de ces derniers et des noms de découpes de viande spécifiques aux habitudes américaines… Comme le rock’n’roll est venu changer les habitudes musicales des Français dans les années 1960, une déferlante de découpe bovine outre-atlantique arrive en force dans les boucheries et steak houses de France, de Navarre et… de La Réunion.
Aux États-Unis, environ 65 % de la viande de l’animal est valorisée en découpes, et pas toujours avec les meilleurs morceaux ; le reste étant destiné aux burgers, voilà aussi la raison de la qualité des burgers aux USA… En France, c’est 95 % de l’animal qui finit sur les étals des boucheries… tout est bon aussi dans le bœuf !
“À La Bonne Viande” de Saint-Leu, boucherie spécialisée dans l’importation de viandes sélectionnées pour leur qualité, est en train de faire sa « Steak (R) évolution » sur l’île pour reprendre le titre du très intéressant livre et film de Franck Ribière et Vérane Frédiani qui ont fait le tour de la planète à la recherche du meilleur steak du monde.
Les morceaux de bœuf aux noms exotiques, c’est bien mais la sémantique n’est pas non plus gage de qualité. Si pour beaucoup, le terme Angus (une race à viande qu’on retrouve à présent un peu près partout dans le monde alors que l’originelle vient d’Écosse et se nomme précisément Aberdeen Angus) est toujours signe de qualité, il n’en est rien. L’Angus a cette capacité d’être un animal précoce, docile et sans cornes, qui transforme à merveille l’herbe en gras et qui possède d’excellentes facultés pour la maturation. Cela pourrait être La race à viande de la planète ! Je compare souvent l’angus à du vin de Bordeaux. Il existe du cabernet-sauvignon enfermé en bouteilles sans âme avec une viticulture et une vinification chargées de chimie, et puis, il y a des cabernet-sauvignon issus de nobles terroirs, avec une pratique de la vigne par exemple en biodynamie et des élevages précieux prodigués par des vignerons passionnés. Ce même cépage, le cabernet-sauvignon, donne donc des vins complètement différents en fonction de ses origines et de sa prise en charge, c’est pareil avec l’angus. Vous l’avez compris, la qualité de la viande dépend assurément de ses conditions d’élevage, de sa nourriture, des soins apportés à l’animal, de son âge, de sa maturation… tant de critères sur les origines de l’animal que vous êtes en droit de demander à votre boucher.
Voilà ce qu’À La Bonne Viande s’évertue à réaliser : travailler en direct avec des exploitations de petites tailles originaires de métropole, d’Espagne, d’Irlande, d’Écosse, d’USA, d’Australie… pour proposer des viandes extraordinaires et rares à La Réunion, avec des découpes US ! Ces races à viande peuvent se nommer aubrac, salers, galloway, blonde de Galice, wagyu… et sont issues d’éleveurs particulièrement sensibles au bien-être de l’animal.
La maturation d’une viande est également un sujet intéressant qui mériterait d’être débattu plus longuement, cela me fait penser à la teneur en cacao d’un chocolat ; on pense à tort que plus le pourcentage de cacao est élevé, meilleur sera le chocolat. Encore une fois, tout dépend des origines de cacao et de ses équilibres gustatifs. C’est pareil avec le bœuf, vingt jours est à mon goût la maturation idéale ; jamais moins de dix jours, et pas plus de quarante jours chez un boucher non spécialisé.
Mâche, tendreté, persillé… voilà quelques qualificatifs qu’on utilise à l’envi lors d’une dégustation d’une jolie viande de bœuf. Rien de plus frustrant que de louper la cuisson d’une viande de qualité qu’on aura payée cher. Avisez-vous de demander les conseils de votre boucher. Mais quelques règles de base s’imposent : très important, sortez votre viande de votre réfrigérateur au moins une heure avant sa cuisson. La cuisson, chacun peut l’aimer ou la mener différemment : à la poêle avec du beurre clarifié et une finition au beurre cru ; avec également un mélange huile/beurre, en direct sur le gril ou à la plancha avec un assaisonnement au préalable, au four à basse température, longtemps mais doucement, et puis le temps de repos…
Cela peut paraître fastidieux de bien cuire sa viande mais c’est très important si on ne veut pas passer à côté de celle-ci. Osez la cuisson bleu voire saignante avec ces viandes d’exception ; n’ayez pas honte, pendant longtemps, dans le passé, je mangeais mes viandes à point jusqu’à une révélation sur une cuisson bleu saignant d’une viande d’exception mais c’est une question de goût, de maturité de palais, et tout vient à point (ou au bleu) à qui sait attendre… Et après quelques conseils et une master class comme celle que propose À La Bonne Viande de Saint-Leu, vous saurez apprécier à sa juste valeur une belle viande de bœuf et surtout, vous respecterez le produit, ce qui est, à mon sens, primordial.
*Flank steak = la bavette
*Flat iron = le paleron
*T-bone = le filet et le contre-filet
*Chuck flap = le collier, dessus de les basses-côtes (persillé de bœuf)
LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #36: la cheffe pâtissière Laure Fridmann de la pâtisserie-boulangerie Sensations à Saint-Pierre
La cheffe pâtissière Laure Fridmann, pâtissière de l’année du GUIDE KASPRO 2018 quand elle excellait au Palm Hotel & Spa, a ouvert, l’an passé, sa jolie boutique Sensations à Saint-Pierre après avoir essuyé les plâtres albâtres des gilets jaunes. Si elle a pu maintenir une partie de son activité, l’équilibre financier n’est pas au rendez-vous, qui plus est avec l’indélicatesse de certains clients non conscients de la situation que traversent des artisans fragilisés par cette crise.
À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?
Notre activité a, au début du confinement, beaucoup ralenti et elle a repris davantage notamment grâce aux fêtes de Pâques. Il faudra voir si cette activité se maintient…
Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?
Nous ne sommes pas les plus à plaindre car nous pouvons continuer à travailler, mais nous travaillons quand même à perte surtout dans une structure toute récente comme la mienne qui a encore de grosses charges à assumer. Mais nous perdons déjà un peu moins que si nous étions complètement fermées.
Au-delà de l’aspect financier, nous faisons partie des catégories de gens qui aiment leur métier et qui ont besoin de travailler. Comme je le dis souvent à mes clients, nous faisons ce métier par passion et pour faire plaisir aux gens. Notre récompense est de voir le sourire des gens et leur bonheur de pouvoir encore profiter de bons produits.
Mais, il y a aussi des gens qui vivent très mal cette situation, heureusement c’est une minorité, et qui se permettent de se défouler sur nous quand le produits qu’ils veulent ne sont plus disponibles. Il serait bon de rappeler, à ces personnes, l’essence même de l’artisanat : c’est un métier basé sur le savoir-faire de l’homme. Une personne peut produire une certaine quantité, au-delà de cette quantité, nous pourrions plus produire la même qualité !
Chers clients, si vous voulez de la qualité, il y a parfois quelques concessions à faire : pensez à commander ou faites-nous confiance et laissez-vous tenter par un autre produit, vous ferez peut-être une belle découverte…
Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?
Pour nous, le travail est plus éprouvant car nous sommes en équipe réduite. Afin de sauver les meubles, la majorité de mon personnel est au chômage partiel et je me retrouve contrainte à gérer plusieurs postes comme la vente, les livraisons.
Quel est le positif de cette situation ?
Pour l’instant, je n’en vois pas ! J’espère juste que les clients n’oublieront pas l’effort que nous avons fourni pour rester ouverts : heures de travail, exposition à la maladie…
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Il paraît plus raisonnable de prendre les choses au fur et à mesure. Donc on verra bien ce que l’avenir nous réserve…
La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?
Retrouver mon meilleur ami autour d’une bonne bouteille…
LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #34: les artisans distillateurs Ludovic et Céline Maufras de La Part des Anges à La Saline
Ludovic et Céline Maufras de La Part des Anges sont touchés de plein fouet par la crise covid-19. L’activité de l’unique distillateur d’eaux-de-vie tropicales françaises est essentiellement liée à la fréquentation des touristes ainsi que des hôtels, cafés, restaurants mis à l’arrêt depuis le début du confinement. Le couple est très inquiet de l’avenir mais profite du moment pour transmettre l’art de la distillation à leurs enfants.
À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?
Un arrêt total sur la vente, nous commercialisons soit en direct ou via les cavistes ou les cafés, hôtels, restaurants. Sur la production, pas de réel impact, nous continuons à distiller.
Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?
Un impact financier et psychologique. Financier car plus aucune vente. Psychologique car nous n’avons plus de relations humaines, plus d’échanges directs autour d’un essai pour peaufiner les produits finaux. Plus de sourire, d’expressions du visage lors d’une dégustation donc une perte d’énergie pour la création.
Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?
Journée à l’atelier pour avancer sur les mises en bouteilles, les distillations.
Quel est le positif de cette situation ?
Je (Ludovic) ne sais pas si je peux trouver du positif à cette situation. Il y a beaucoup de stress lié à cette crise car la situation financière est plus que délicate pour La Part des Anges. J’essaye de me projeter sur l’après Covid-19. Cela me donne tout de même du temps pour faire tout ce que l’on n’a pas le temps de faire habituellement, mais il est difficile de trouver l’énergie positive pour passer à l’action. Ce qu’il y a peut-être de plus positif, c’est de transmettre mes connaissances à nos enfants Axel (18 ans) et Angel (21 ans) qui apprennent les subtilités de la distillation.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Incertain ! Il faut repenser à des nouvelles formules : de visites de l’atelier, de dégustations, de commercialisations dont celles au-delà des frontières de La Réunion qui va devenir indispensable en attendant que nos chers touristes reviennent. Nous allons donc mettre notre énergie sur ces projets.
La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?
Un coucher de soleil à Boucan autour d’un verre et quelques proches.
LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #33: l’artisan chocolatier Alain Beaudemoulin au Tampon
Alain Beaudemoulin est le talentueux artisan chocolatier installé depuis de nombreuses années au Tampon. L’an passé, il a choisi d’ouvrir une jolie boutique du côté du marché couvert du Tampon où il propose des délices aux saveurs de son île, dont un surprenant et réussi chocolat au massalé… Le confinement, qu’il accepte avec une certaine philosophie, lui permet de recentrer ses priorités.
À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?
Nous n’avons jamais été dans l’obligation de fermer notre commerce, cela dit, compte tenu de la période que nous traversons et des mesures prises par notre gouvernement et les autorités sanitaires, il me semblait important de respecter le confinement. Nous avons décidé d’ouvrir durant la semaine pascale afin de répondre à la demande de nos clients, que je dois d’ailleurs remercier pour leur encouragement et leur bienveillance.
Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?
Comme dans tous les secteurs d’activités, notre commerce n’a pas été épargné, même si nous avons malgré tout réalisé une belle semaine de Pâques. Les entreprises françaises tournant au ralenti, nous avons observé de facto une baisse des commandes au niveau des comités d’entreprises.
Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?
Sur le plan professionnel, j’ai continué à produire du chocolat afin de préparer les fêtes de Pâques qu’il m’était impossible d’oublier. Du côté personnel, étant de nature casanière et passionné (nb : notamment d’oiseaux), mes activités quotidiennes n’ont pas été fondamentalement perturbées durant le confinement.
Quel est le positif de cette situation ?
Avoir du temps pour soi et revenir à certains fondamentaux souvent négligés.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Je souhaite rester optimiste, même si aucun d’entre nous n’a encore toutes les réponses. Pour l’instant, nous avons décidé de rouvrir nos portes à compter du 6 mai en horaires restreints, du mercredi au samedi le matin de 9h à 12h.
La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?
Organiser une jolie soirée avec mes amis d’enfance.
La gastronomie pays contre le coronavirus #31: Corine Romeder de l’atelier de haute confiture Coco Passion
Corinne Romeder est la fondatrice de l’atelier de haute confiture Coco Passion qui réalise des délices de haute volée. Son époux Pascal l’a rejointe en début d’année pour mener en duo cette douce passion. Durant ce confinement, l’activité a baissé de moitié mais le couple met à profit leur disponibilité pour aider certains de leurs producteurs de fruits comme leur voisinage.
À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?
Le confinement nous contraint à travailler à 50 % de nos capacités.
Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?
Nous faisons la confiture pour les petits-déjeuners de trois hôtels, et vendons nos produits à l’aéroport et dans diverses boutiques sur l’île. Seuls quelques cavistes restent ouverts avec les horaires imposés par le confinement, et peuvent encore proposer nos confitures. Nous pouvons encore fabriquer, mais les ventes sont très faibles.
Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?
Notre quotidien a changé dans la mesure où nous nous rendons disponibles pour aider un producteur de fruits proche de chez nous, qui a connu des soucis de santé. De même l’entraide pour notre voisinage esseulé, en respectant les gestes barrières nous paraît essentiel. Nous essayons de mettre à profit ce temps de confinement pour de nouveaux aménagements et hygiène du labo. Nous essayons de trouver nos marques dans notre travail à deux depuis janvier.
Quel est le positif de cette situation ?
Le positif vient du fait que nous resserrons les liens avec nos partenaires. Notamment avec les responsables de certaines boutiques qui ont des sites de vente en ligne et qui se sont mises en quatre pour intégrer nos pots de confitures à leur catalogue. Nous observons le monde et essayons de nous adapter avec optimisme.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Nous sommes persuadés que les comportements de consommation auront changé après cet épisode Covid 19. Nous réfléchissons à de nouveaux objectifs, pensons également créer un site click and collect dans l’année.
La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?
Personnellement, le lagon me manque, et il me tarde de pouvoir nager de nouveau avec mes amies ! Mon binôme et époux chéri sera ravi de reprendre les routes de l’île à vélo…
LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #30: Madame Glaces à Saint-Leu
Madame Glaces rêve de la réouverture de sa roulotte du côté de Quatre-Robinets à Saint-Leu. Ses nombreux clients espèrent également retrouver très vite ses bowls healthys et gourmands. Madame Glaces en reprendra doucement le chemin à partir de la rentrée scolaire, le 14 mai, sous forme de drive, réservations, sans attente, avec toutes les mesures de sécurité requises. Pour l’heure, Madame Glaces reste connectée à sa communauté tout en laissant la glace se rompre…
À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?
Un arrêt total de l’activité !
Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?
Nous avions la possibilité de faire de l’emporter mais par éthique ou par instinct, ma première idée a été de fermer boutique. Ce qui a conduit à une perte totale du chiffre d’affaires et aucun revenu. Je me suis quand même posé la question si nous pouvions rester ouverts pour l’emporter car on savait qu’on allait avoir une perte totale du chiffre d’affaires. J’ai donc fait un sondage sur les réseaux sociaux et effectivement à l’unanimité, c’était la fermeture. Cela a été vraiment bien de pouvoir échanger avec les clients qui craignaient beaucoup de monde devant chez Madame Glaces. J’ai toutefois envisagé et pensé à un système de commandes avec récupération des bowls très drastique avec les règles de distanciations sociales et hygiéniques. C’est un mode de commerce différent qui s’adapte à la situation avec une préparation en amont pour nous et aucune attente devant chez Madame Glaces, un drive en fait.Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?
Monsieur s’occupe de refaire la terrasse avec des bois de palettes qu’il avait récupérés, il y a donc actuellement un réaménagement de la terrasse. Toujours dans le même esprit avec des nouveaux meubles qui sont magnifiques avec du bois brut, c’est super mignon ! Pour ma part, je fais beaucoup de recettes de gâteaux crus sans gluten, de pancakes, de banana pancakes avec des petites astuces…Tous les jours, j’ai réalisé un smoothie avec les ingrédients que l’on a à la maison sous la main. Je prends des photos et je fais des stories sur Insta. J’ai mis en place un challenge et un concours pour gagner un bowling avec la personne de son choix. Les personnes devaient faire un bowl avec ce qu’elles avaient sous la main, il y a eu un tirage au sort et un vote du public pour choisir le plus beau bowl Instagramable. Je suis vraiment restée et reste quotidiennement connectée et proche de mes clients pendant ce confinement. Pour moi, c’est vraiment un chouette moment de partage et j’espère que pour eux aussi.
Quel est le positif de cette situation ?
C’est que je suis restée très proche de mes clients pendant ce confinement. Et puis, on a le temps de faire plein de choses dans la maison qu’on ne fait pas d’habitude. On a pris le temps pour nous, pour se retrouver nous-mêmes et puis on a pris beaucoup de repos car depuis trois ans, c’est très intense pour nous et on doit dire que ça nous fait du bien… mais pas au porte-monnaie…Comment envisagez-vous l’avenir ?
Alors je ne sais pas si c’est mon côté optimiste mais j’envisage l’avenir vraiment très bien. Ça va prendre du temps mais je pense que les activités vont redémarrer, celles qui ont pu tenir le coup et obtenir des aides de l’État et surtout le soutien des banques, en cette période c’est primordial !
La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?
C’est d’aller surfer mais j’ai surtout hâte de retrouver ma roulotte et mes clients.La gastronomie pays contre le coronavirus #29 : l’artisan chocolatier Damien Kapp de Kapp Chocolatier au Tampon
L’artisan chocolatier Damien Kapp de Kapp Chocolatier au Tampon, formé notamment par les grands du métier, Pierre Hermé et Patrick Roger, a subi de plein fouet la crise sanitaire avant les fêtes de Pâques. Son activité est récente et même s’il a limité la casse (pas celle des œufs de Pâques), Damien Kapp veut rester positif quant à l’avenir.
À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?
Au départ, un arrêt total, surtout par choix personnel. Puis suite aux sollicitations des clients, notamment pour Pâques, nous avons lancé un site en ligne marchand type click & collect (commande et paiement en ligne puis prise de rendez-vous pour un retrait en boutique), afin de tout de même pouvoir vendre des chocolats à Pâques en limitant les risques sanitaires pour les clients comme pour nous.
Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?
Sur la période de Pâques, pour rappel : le plus gros mois d’activité de l’année pour un artisan chocolatier, nous avons limité la casse en faisant un peu plus de 50 % du CA par rapport à 2019. Et suite à l’engouement des clients et à leurs sollicitations, nous allons réouvrir deux demi-journées par semaine dans un premier temps (vendredi et samedi matin).
Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?
À vrai dire, habitant au-dessus de mon lieu de travail, il n’a pas été trop perturbé ces dernières semaines. J’ai passé beaucoup de temps à fabriquer les chocolats pour Pâques et à développer le site marchand, les différences majeures par rapport à d’habitude étaient que je ne recevais pas de clients et que nous devions nous partager la garde de notre fils avec ma femme, afin qu’elle aussi, puisse travailler.
Quel est le positif de cette situation ?
Cela m’a permis de réfléchir à d’autres canaux de distribution, mais cela m’a convaincu également de développer certains projets que j’avais dans des cartons comme la mise en place du site Internet, etc. Et de me rendre compte de l’ampleur de l’engouement des clients pour nos produits, alors que notre activité est encore assez récente et que nous avons encore beaucoup à gagner en visibilité.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Bien sûr nous sommes tous dans l’expectative, mais pour ma part, je suis assez positif surtout grâce au soutien des clients. Nous avons de la chance, surtout par rapport à d’autres entreprises, de ne pas avoir trop de charges (notamment salariales) à assumer et de pouvoir trouver des solutions de ventes alternatives pour tenter de limiter la casse durant cette période compliquée.
La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?
Voyager.
LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #26 : FRANÇOIS LECLERC ET OLIVIA MANIECA DE LA BOULANGERIE-PÂTISSERIE Ô DÉLICES DU PARADIS À SAINT-PIERRE
Le boulanger François Leclerc et Olivia Manieca de la boulangerie-pâtisserie Ô Délices du Paradis de la Ligne Paradis à Saint-Pierre, enchâssée dans la zone artisanale et industrielle, sont considérablement impactés par ce confinement. Pour le grand plaisir et le réconfort de leurs fidèles clients, le couple a rouvert ses portes pour donner du baume au cœur aux amoureux du bon pain et de douceurs gourmandes.
À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?
Nous étions en congés juste avant le confinement. Notre reprise s’est faite la semaine du confinement et cela a été catastrophique. Nous avons dû fermer à nouveau 15 jours avant de rouvrir et permettre le dispositif gestes barrière pour la sécurité de nos employés et nos clients.
Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?
Les clients se déplacent beaucoup moins. Nous dépendons aussi des nombreuses entreprises alentours, qui sont quasiment toutes fermées. Nous avons donc une baisse considérable de la clientèle.
Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?
Nous travaillons uniquement le matin. Nous avons adapté nos horaires et les après-midi, on profite de notre vie de famille, de nos enfants.
Quel est le positif de cette situation ?
C’est que nous passons plus de temps en famille. On prend aussi le temps de s’occuper de la maison, du jardin.
Comment envisagez-vous l’avenir ?
On sait que ce sera très compliqué mais on reste positifs.
La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?
Après le confinement, on fera un bon restaurant, faire travailler nos confrères, et en famille bien sûr !