• LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #34: les artisans distillateurs Ludovic et Céline Maufras de La Part des Anges à La Saline

    La famille Maufras garde le sourire malgré la situation compliquée qu’elle traverse.

    Ludovic et Céline Maufras de La Part des Anges sont touchés de plein fouet par la crise covid-19. L’activité de l’unique distillateur d’eaux-de-vie tropicales françaises est essentiellement liée à la fréquentation des touristes ainsi que des hôtels, cafés, restaurants mis à l’arrêt depuis le début du confinement. Le couple est très inquiet de l’avenir mais profite du moment pour transmettre l’art de la distillation à leurs enfants.

    À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?

    Un arrêt total sur la vente, nous commercialisons soit en direct ou via les cavistes ou les cafés, hôtels, restaurants. Sur la production, pas de réel impact, nous continuons à distiller.

    Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?

    Un impact financier et psychologique. Financier car plus aucune vente. Psychologique car nous n’avons plus de relations humaines, plus d’échanges directs autour d’un essai pour peaufiner les produits finaux. Plus de sourire, d’expressions du visage lors d’une dégustation donc une perte d’énergie pour la création.

    Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?

    Journée à l’atelier pour avancer sur les mises en bouteilles, les distillations.

    Quel est le positif de cette situation ?

    Je (Ludovic) ne sais pas si je peux trouver du positif à cette situation. Il y a beaucoup de stress lié à cette crise car la situation financière est plus que délicate pour La Part des Anges. J’essaye de me projeter sur l’après Covid-19. Cela me donne tout de même du temps pour faire tout ce que l’on n’a pas le temps de faire habituellement, mais il est difficile de trouver l’énergie positive pour passer à l’action. Ce qu’il y a peut-être de plus positif, c’est de transmettre mes connaissances à nos enfants Axel (18 ans) et Angel (21 ans) qui apprennent les subtilités de la distillation.

    Comment envisagez-vous l’avenir ?

    Incertain ! Il faut repenser à des nouvelles formules : de visites de l’atelier, de dégustations, de commercialisations dont celles au-delà des frontières de La Réunion qui va devenir indispensable en attendant que nos chers touristes reviennent. Nous allons donc mettre notre énergie sur ces projets.

    La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?

    Un coucher de soleil à Boucan autour d’un verre et quelques proches.

  • LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #33: l’artisan chocolatier Alain Beaudemoulin au Tampon

    Le souriant artisan chocolatier Alain Beaudemoulin dans sa boutique.

    Alain Beaudemoulin est le talentueux artisan chocolatier installé depuis de nombreuses années au Tampon. L’an passé, il a choisi d’ouvrir une jolie boutique du côté du marché couvert du Tampon où il propose des délices aux saveurs de son île, dont un surprenant et réussi chocolat au massalé… Le confinement, qu’il accepte avec une certaine philosophie, lui permet de recentrer ses priorités.

    À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?

    Nous n’avons jamais été dans l’obligation de fermer notre commerce, cela dit, compte tenu de la période que nous traversons et des mesures prises par notre gouvernement et les autorités sanitaires, il me semblait important de respecter le confinement. Nous avons décidé d’ouvrir durant la semaine pascale afin de répondre à la demande de nos clients, que je dois d’ailleurs remercier pour leur encouragement et leur bienveillance.

    Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?

    Comme dans tous les secteurs d’activités, notre commerce n’a pas été épargné, même si nous avons malgré tout réalisé une belle semaine de Pâques. Les entreprises françaises tournant au ralenti, nous avons observé de facto une baisse des commandes au niveau des comités d’entreprises.

    Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?

    Sur le plan professionnel, j’ai continué à produire du chocolat afin de préparer les fêtes de Pâques qu’il m’était impossible d’oublier. Du côté personnel, étant de nature casanière et passionné (nb : notamment d’oiseaux), mes activités quotidiennes n’ont pas été fondamentalement perturbées durant le confinement.

    Durant ce confinement, Alain Beaudemoulin passe beaucoup de temps dans son jardin.

    Quel est le positif de cette situation ?

    Avoir du temps pour soi et revenir à certains fondamentaux souvent négligés.

    Comment envisagez-vous l’avenir ?

    Je souhaite rester optimiste, même si aucun d’entre nous n’a encore toutes les réponses. Pour l’instant, nous avons décidé de rouvrir nos portes à compter du 6 mai en horaires restreints, du mercredi au samedi le matin de 9h à 12h.

    La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?

    Organiser une jolie soirée avec mes amis d’enfance.

  • La gastronomie pays contre le coronavirus #32: le chef Emmanuel Michau du restaurant Sahaa à Saint-Paul

    Emmanuel Michau en mode cuistot à la case.

    Emmanuel Michau est le cuisinier artisan qui a animé les fourneaux du restaurant Là-Bas,Ter La à Saint-Paul qu’il vient récemment de céder. Aujourd’hui, il est le chef exécutif du restaurant saint-paulois Sahaa ouvert l’an dernier. L’établissement récent est bien évidemment mis en péril en raison de cette crise sanitaire mais Emmanuel Michau veut garder espoir.

    Comment vivez-vous la situation ?

    Je vis la situation avec philosophie, une nouvelle épreuve de la vie. Nous n’avons pas connu la guerre, mais une pandémie mondiale, c’est totalement inédit, on en parlera dans les livres d’Histoire dans quelques décennies. C’est très compliqué au niveau du restaurant, autant pour nos employés que pour la survie de la structure en elle-même. Mais je suis confiant en la vie, et tout va bien se passer.

    Quel a été le menu d’hier soir ?

    Momos tibétain à la viande, fait maison

    Momos tibétains du chef Michau

    C’est vous qui cuisinez à la maison ?

    Je cuisine tout le temps à la maison, j’aime le faire pour mon fils, lui donner une palette de saveurs, faire son palais. Ma maman étant là, en vacances forcées, elle prend le relais de temps en temps et mon fils met la main à la pâte aussi.

    Quelles activités le confinement vous permet-il de faire ?

    Je continue à travailler entant que consultant culinaire pour un armateur de pêche. Je fais l’instituteur pour mon fils, je lis beaucoup, quelques films et j’arrive à faire un peu de sport aussi.

    Avez-vous mis des choses en place dans votre établissement ?

    Pour l’instant, au Sahaa, nous n’avons rien mis en place, mais nous pensons à faire de la vente à emporter avec précommande 2 à 3 fois par semaine.

    Un message à passer aux Réunionnais durant ces moments difficiles ?

    Larg pa, tien bo, restons ensemble, soudés, confinés et confiants. The Show Must Go Home !

  • LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #30: Madame Glaces à Saint-Leu

    Madame Glaces rêve du retour de ses clients.

    Madame Glaces rêve de la réouverture de sa roulotte du côté de Quatre-Robinets à Saint-Leu. Ses nombreux clients espèrent également retrouver très vite ses bowls healthys et gourmands. Madame Glaces en reprendra doucement le chemin à partir de la rentrée scolaire, le 14 mai, sous forme de drive, réservations, sans attente, avec toutes les mesures de sécurité requises. Pour l’heure, Madame Glaces reste connectée à sa communauté tout en laissant la glace se rompre…

    À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?

    Un arrêt total de l’activité !

    Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?
    Nous avions la possibilité de faire de l’emporter mais par éthique ou par instinct, ma première idée a été de fermer boutique. Ce qui a conduit à une perte totale du chiffre d’affaires et aucun revenu. Je me suis quand même posé la question si nous pouvions rester ouverts pour l’emporter car on savait qu’on allait avoir une perte totale du chiffre d’affaires. J’ai donc fait un sondage sur les réseaux sociaux et effectivement à l’unanimité, c’était la fermeture. Cela a été vraiment bien de pouvoir échanger avec les clients qui craignaient beaucoup de monde devant chez Madame Glaces. J’ai toutefois envisagé et pensé à un système de commandes avec récupération des bowls très drastique avec les règles de distanciations sociales et hygiéniques. C’est un mode de commerce différent qui s’adapte à la situation avec une préparation en amont pour nous et aucune attente devant chez Madame Glaces, un drive en fait.

    Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?

    Monsieur s’occupe de refaire la terrasse avec des bois de palettes qu’il avait récupérés, il y a donc actuellement un réaménagement de la terrasse. Toujours dans le même esprit avec des nouveaux meubles qui sont magnifiques avec du bois brut, c’est super mignon ! Pour ma part, je fais beaucoup de recettes de gâteaux crus sans gluten, de pancakes, de banana pancakes avec des petites astuces…Tous les jours, j’ai réalisé un smoothie avec les ingrédients que l’on a à la maison sous la main. Je prends des photos et je fais des stories sur Insta. J’ai mis en place un challenge et un concours pour gagner un bowling avec la personne de son choix. Les personnes devaient faire un bowl avec ce qu’elles avaient sous la main, il y a eu un tirage au sort et un vote du public pour choisir le plus beau bowl Instagramable. Je suis vraiment restée et reste quotidiennement connectée et proche de mes clients pendant ce confinement. Pour moi, c’est vraiment un chouette moment de partage et j’espère que pour eux aussi.

    Madame et Monsieur Glaces entourant Isabelle Allane.

    Quel est le positif de cette situation ?
    C’est que je suis restée très proche de mes clients pendant ce confinement. Et puis, on a le temps de faire plein de choses dans la maison qu’on ne fait pas d’habitude. On a pris le temps pour nous, pour se retrouver nous-mêmes et puis on a pris beaucoup de repos car depuis trois ans, c’est très intense pour nous et on doit dire que ça nous fait du bien… mais pas au porte-monnaie…      

    Comment envisagez-vous l’avenir ?  

    Alors je ne sais pas si c’est mon côté optimiste mais j’envisage l’avenir vraiment très bien. Ça va prendre du temps mais je pense que les activités vont redémarrer, celles qui ont pu tenir le coup et obtenir des aides de l’État et surtout le soutien des banques, en cette période c’est primordial !

    La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?

    C’est d’aller surfer mais j’ai surtout hâte de retrouver ma roulotte et mes clients.

  • La gastronomie pays contre le coronavirus #29 : l’artisan chocolatier Damien Kapp de Kapp Chocolatier au Tampon

    L’artisan chocolatier masqué Damien Kapp dans sa chocolaterie

    L’artisan chocolatier Damien Kapp de Kapp Chocolatier au Tampon, formé notamment par les grands du métier, Pierre Hermé et Patrick Roger, a subi de plein fouet la crise sanitaire avant les fêtes de Pâques. Son activité est récente et même s’il a limité la casse (pas celle des œufs de Pâques), Damien Kapp veut rester positif quant à l’avenir.

    À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?

    Au départ, un arrêt total, surtout par choix personnel. Puis suite aux sollicitations des clients, notamment pour Pâques, nous avons lancé un site en ligne marchand type click & collect (commande et paiement en ligne puis prise de rendez-vous pour un retrait en boutique), afin de tout de même pouvoir vendre des chocolats à Pâques en limitant les risques sanitaires pour les clients comme pour nous.

    Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?

    Sur la période de Pâques, pour rappel : le plus gros mois d’activité de l’année pour un artisan chocolatier, nous avons limité la casse en faisant un peu plus de 50 % du CA par rapport à 2019. Et suite à l’engouement des clients et à leurs sollicitations, nous allons réouvrir deux demi-journées par semaine dans un premier temps (vendredi et samedi matin).

    Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?

    À vrai dire, habitant au-dessus de mon lieu de travail, il n’a pas été trop perturbé ces dernières semaines. J’ai passé beaucoup de temps à fabriquer les chocolats pour Pâques et à développer le site marchand, les différences majeures par rapport à d’habitude étaient que je ne recevais pas de clients et que nous devions nous partager la garde de notre fils avec ma femme, afin qu’elle aussi, puisse travailler.

    Quel est le positif de cette situation ?

    Cela m’a permis de réfléchir à d’autres canaux de distribution, mais cela m’a convaincu également de développer certains projets que j’avais dans des cartons comme la mise en place du site Internet, etc. Et de me rendre compte de l’ampleur de l’engouement des clients pour nos produits, alors que notre activité est encore assez récente et que nous avons encore beaucoup à gagner en visibilité.

    Comment envisagez-vous l’avenir ?

    Bien sûr nous sommes tous dans l’expectative, mais pour ma part, je suis assez positif surtout grâce au soutien des clients. Nous avons de la chance, surtout par rapport à d’autres entreprises, de ne pas avoir trop de charges (notamment salariales) à assumer et de pouvoir trouver des solutions de ventes alternatives pour tenter de limiter la casse durant cette période compliquée.

    La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?

    Voyager.

  • La gastronomie pays contre le coronavirus #28 : le chef Elie Abboud du restaurant libanais Le Mezzé à Saint-Pierre

    Le chef Elie Abboud et son fils Luca

    Le chef Elie Abboud et son épouse Crystel tiennent avec brio cette adresse de cuisine traditionnelle libanaise, Le Mezzé. Tout comme nombreux de leurs confrères, les rideaux de leur restaurant sont totalement fermés. Le couple veut être optimiste et relativise par rapport à la situation de nombreux pays dont celui des origines du chef, le Liban.

    Comment vivez-vous la situation ?

    Nous prenons notre mal en patience, en essayant de voir le côté positif de la situation : passer plus de temps avec notre fils.

    Quel a été le menu d’hier soir ?

    Blanquette de veau.

    C’est vous qui cuisinez à la maison ?

    Ma femme et moi en fonction de nos envies.

    Quelles activités le confinement vous permet-il de faire ?

    Jouer avec mon petit garçon, bricoler et rattraper les séries qu’on n’a pas le temps de voir en temps normal.

    Quel sera le plat que vous aurez envie de cuisiner dès votre retour aux fourneaux ?

    Du kebbeh (boulettes allongées à base de boulgour et une farce traditionnelle à base de bœuf, de pignons de pin, d’oignons…)

    Un message à passer aux Réunionnais durant ces moments difficiles ?

    Positivons au maximum, à La Réunion en particulier, et en France en général, nous ne sommes pas les plus à plaindre. J’ai toute ma famille au Liban, ils sont dans une situation intenable que ce soit sanitaire ou économique.

    Regardons autour de nous, ne nous apitoyons pas sur notre sort, car d’autres n’ont pas autant de chance.

  • LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS #26 : FRANÇOIS LECLERC ET OLIVIA MANIECA DE LA BOULANGERIE-PÂTISSERIE Ô DÉLICES DU PARADIS À SAINT-PIERRE

    François Leclerc continue à mettre la main à la pâte.

    Le boulanger François Leclerc et Olivia Manieca de la boulangerie-pâtisserie Ô Délices du Paradis de la Ligne Paradis à Saint-Pierre, enchâssée dans la zone artisanale et industrielle, sont considérablement impactés par ce confinement. Pour le grand plaisir et le réconfort de leurs fidèles clients, le couple a rouvert ses portes pour donner du baume au cœur aux amoureux du bon pain et de douceurs gourmandes.

    À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?

    Nous étions en congés juste avant le confinement. Notre reprise s’est faite la semaine du confinement et cela a été catastrophique. Nous avons dû fermer à nouveau 15 jours avant de rouvrir et permettre le dispositif gestes barrière pour la sécurité de nos employés et nos clients.

    Olivia Manieca est actuellement sur le pont durant ce confinement.

    Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?

    Les clients se déplacent beaucoup moins. Nous dépendons aussi des nombreuses entreprises alentours, qui sont quasiment toutes fermées. Nous avons donc une baisse considérable de la clientèle.

    Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?

    Nous travaillons uniquement le matin. Nous avons adapté nos horaires et les après-midi, on profite de notre vie de famille, de nos enfants.

    Quel est le positif de cette situation ?

    C’est que nous passons plus de temps en famille. On prend aussi le temps de s’occuper de la maison, du jardin.

    Comment envisagez-vous l’avenir ?

    On sait que ce sera très compliqué mais on reste positifs.

    La première chose que vous aimeriez faire après le confinement ?

    Après le confinement, on fera un bon restaurant, faire travailler nos confrères, et en famille bien sûr !

  • La gastronomie pays contre le coronavirus #25 : le chef Romain Durand du Vieux Pressoir au Conservatoire Mascarin des Colimaçons

    Le chef Romain Durand se met à la fabrication de pains maisons

    Romain Durand est le chef du bucolique restaurant Le Vieux Pressoir situé dans l’enceinte du Conservatoire Botanique National de Mascarin aux Colimaçons. Gérée en famille avec Aurore, cette charmante table propose une cuisine où l’on retrouve les produits du terroir réunionnais dans une mise en scène gourmande et originale. Le restaurant tout comme le conservatoire sont bien évidemment fermés durant ce confinement ; Romain et Aurore attendent des jours plus heureux en profitant de cette pause forcée.

    Comment vivez-vous la situation ?

    Plutôt bien malgré le contexte difficile ! On s’interdit habituellement de prendre trop de vacances. On va dire que cette fois-ci, ce sont des vacances forcées qui nous permettent de passer du temps avec nos enfants qu’on ne voit jamais les week-ends. Et puis, on relativise beaucoup, en se disant qu’il faut toujours assurer ses arrières en se disant que rien n’est infini… la preuve ! Même si c’est difficile, cette pause nous a permis de comprendre qu’il n’y a pas que le restaurant… et qu’on s’est aussi faire d’autres choses de nos mains !

    Quel a été le menu d’hier soir ?

    Gratin de chouchous, c’est la saison et on en a à foison dans le jardin, avec une poêlée de camarons et moules à la crème d’ail, brunoise de carottes et courgettes.

    C’est vous qui cuisinez à la maison ?

    Nous cuisinons tous les deux. Aurore étant réunionnaise nous prépare des plats traditionnels locaux et moi, étant de Bordeaux, j’aime aussi retrouver les goûts de mon pays !

    Quelles activités le confinement vous permet-il de faire ?

    Le jardin, le potager, Aurore s’y est lancé, bientôt on aura des brocolis, des citrouilles, des tomates, des choux-fleurs, des brèdes. Notre rêve serait de pouvoir produire quelques produits pour le restaurant alors on essaie ! Et surtout, on s’éclate à tester toutes sortes de pains faits maison, pour l’instant la palme d’or revient aux petites miches de pains marocains au curcuma et aux herbes fraîches du jardin.

    Pains maison au curcuma

    Quel sera le plat que vous aurez envie de cuisiner dès votre retour aux fourneaux ?

    Un jarret de porc pays à la bière locale avec une bonne mousseline de pomme de terre maison.

    Un message à passer aux Réunionnais durant ces moments difficiles ?

    C’est un moment difficile mais utile pour que nous comprenions tous qu’il faut faire vivre les exploitants locaux : producteurs, éleveurs, fabricants, artisans, et bien d’autres. Même ces derniers vont peut-être comprendre que nous sommes tous liés. Nos circuits seront plus courts et notre économie se portera certainement mieux. Et bien évidemment, beaucoup de courage aux malades et à leurs familles.

  • La gastronomie pays contre le coronavirus #24 : le boulanger Nicolas Guinet de Côté Pain à Étang-Salé-les-Bains

    Le boulanger Nicolas Guinet (à gauche) et une partie de la sympathique équipe de Côté Pain

    Nicolas Guinet est le boulanger de Côté Pain à Étang-Salé-les-Bains, spécialiste des pains bio avec une large gamme de pains spéciaux. La fermeture des restaurants et des marchés forains a davantage fait chuter son activité. Après une semaine de fermeture, le temps d’installer tout le nécessaire pour respecter les gestes barrière pour ses salariés volontaires et ses clients, Nicolas Guinet a rouvert pour le bien de tous ses clients qui étaient en manque de ses fabuleux pains.

    À quel degré le confinement a-t-il mis un coup d’arrêt à votre activité ?

    Pas réellement un coup d’arrêt car nous avons eu la chance de pouvoir rouvrir notre commerce tous les jours, c’est une réelle chance. Nous en sommes conscients. Cependant, le confinement nous prive de nos clients résidant en dehors d’Étang Salé.

    Comment le confinement impacte-t-il votre activité ?

    Nous avons fait le choix de n’ouvrir que le matin, afin de concentrer nos ventes sur une période plus restreinte, pour le bien des clients, comme des salariés.

    Certains clients viennent tous les jours, d’autres, une ou deux fois par semaine, d’autres encore ne viennent pas. Concrètement, nous servons trois fois moins de clients que la normale mais leur panier moyen est plus élevé. Les chocolats de Pâques ont cependant connu un vif succès, nous en avons fait à peine moins que l’année dernière.

    Nous avons réduit notre équipe, nous ne travaillions plus qu’à 7 au lieu de 23 !

    Quel est votre quotidien type durant ce confinement ?

    Du mardi au dimanche, en production le matin, repos et paperasse les après-midis !

    Quel est le positif de cette situation ?

    La reconnaissance des clients ravis de pouvoir trouver du pain, des viennoiseries et des pâtisseries sur Étang-Salé-les-Bains. J’ai aussi apprécié la réactivité de certaines structures proposant des livraisons de paniers de fruits, légumes et pains. Et j’ai un peu de temps aussi pour jardiner et m’aérer l’esprit…

    Comment envisagez-vous l’avenir ?

    Pas facile, il faudra être prudent même s’il faut garder confiance et rester positif. Nous avons la chance d’exercer notre activité mais c’est l’inconnu pour de nombreux secteurs dont la restauration avec laquelle nous travaillons beaucoup, nous pensons beaucoup à eux actuellement.

  • LA GASTRONOMIE PAYS CONTRE LE CORONAVIRUS # 23 : le chef patron Benoît Vantaux de L’Atelier de Ben à Saint-Denis

    Le chef Benoît Vantaux cuisine en famille.

    Le célèbre chef Benoît Vantaux de l’Atelier de Ben à Saint-Denis, 3-Vanilles au GUIDE KASPRO 2020, veut rester optimiste en pensant à l’après-confinement même si ce dernier n’a pas encore été décrété pour la restauration. Benoît Vantaux avait ouvert l’an dernier L’Atelier de Ben dans sa nouvelle version en doublant sa capacité d’accueil et son personnel. Le chef avait également lancé C’est Prêt où il propose durant ce confinement des plats à emporter comme un risotto arborio, plancha de crevettes et pistou à l’ail des ours (12 €) ou encore un pavé de légine à la vapeur de citronnelle, patates douces, courgettes (15 €)…

    Comment vivez-vous la situation ?

    C’est difficile et frustrant, surtout que nous venions juste de d’ouvrir nos nouvelles structures. Il n’y a aucune visibilité sur l’avenir. Mais je reste confiant, nous sommes des artisans avec un savoir-faire.

    Quel a été le menu d’hier soir ?

    Riz, saucisses frites, brèdes et rougail tomates.

    C’est vous qui cuisinez à la maison ?

    En ce moment, c’est moi étant donné que ma femme est en télétravail.

    Quelles activités le confinement vous permet-il de faire ?

    Je profite de ma fille en faisant notamment des jeux de société. Je fais un peu de bricolage au resto. J’en profite aussi pour me reposer. Je pense aussi à la réouverture. Je fais aussi du sport.

    Quel sera le plat que vous aurez envie de cuisiner dès votre retour aux fourneaux ?

    Certainement un plat en fonction du marché : un plat de saison, frais, végétal.

    Un message à passer aux Réunionnais durant ces moments difficiles ?

    Faut rester optimiste, profitons de vivre en famille ! Soyons soudés et solidaires pour mieux rebondir ensemble. Larg pa !